somebody i used to know
w/ @Heathcliff Coleman — tw: thérapie, dépression, problème de gestion de colère

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Nerveuse, Dinah tire sur la cigarette qu’elle tient entre les doigts, regardant l’immeuble qui lui fait face comme s’il s’agissait d’un ennemi personnel. Et en quelque sorte, c’est un peu le cas. Secouant la tête, elle laisse la nicotine se répandre dans son système, espérant que cette dernière calmerait son stress. Elle n’arrivait pas à prendre sa décision. Toutes ses copines des Hamptons adoraient aller chez le psy. C’était même l’un de leur sujet de conversation favori. Elles prenaient plaisir à comparer les praticiens, les différentes thérapies qu’elles suivaient et leurs « processus de guérison ». Cependant, pour la Clarke, ce n’était pas une manière de s’évader d’un quotidien ennuyeux. Elle avait vraiment besoin d’aide. Sauf qu’elle crevait de peur à l’idée de se montrer vulnérable auprès d’un parfait inconnu. Et surtout, elle redoutait de confronter ce mal-être qui l’avait envahie ces dernières semaines, cette dépression qu’elle n’osait pas nommer de peur de la rendre encore plus réelle… Oui mais voilà, pour la première fois, elle avait une bonne raison d’essayer. De l’espoir. Lorsqu’elle avait assisté à ce mariage avec Cam à Manhattan, ils avaient enfin parlé à cœur ouvert et le résultat s’était montré surprenant. Peut-être… Peut-être que finalement, il y avait de l’espoir pour eux. Pour leurs couples. A condition qu’ils règlent leurs problèmes respectifs. Et finalement, c’est ce qui pousse la brune à jeter sa cigarette et à se diriger d’un pas résolu vers l’entrée du cabinet pour y entrer. Pas un sursaut de courage ou de raison, mais l’image de son mari, qui danse devant ses yeux… D’emblée, elle déteste tout de l’endroit. Cette ambiance feutrée, ce luxe ostentatoire, la secrétaire qui la regarde comme si elle était atteinte d’une maladie grave et surtout qui lui annonce d’une voix légèrement condescendante qu’elle s’est trompée d’heure de rendez-vous. Elle est vraiment prête à faire demi-tour, Dinah, mais la fille fait un effort – sans doute parce qu’elle a finalement reconnue l’illustre héritière des Grayson et femme de Cameron Clarke après qu’elle ait retiré ses lunettes de soleil. Elle lui indique qu’elle va prévenir le Docteur et que Dinah peut aller attendre en salle d’attente n°2.


Après une légère hésitation, Dinah finit par se diriger vers la direction indiquée. Sauf que prise dans ses ruminations, elle se trompe de porte et entre dans la mauvaise salle d’attente. Il y a déjà un homme dans celle-ci. Cela ne fait qu’augmenter l’agacement de la galeriste. N’y avait-il pas une règle qui voulait que les patients ne se croisent pas entre deux rendez-vous ? Ou bien était-ce une connerie qu’ils servaient dans les films ? Peu importe, c’est gênant. Elle veut le moins de témoins possibles de son passage ici… Surtout qu’après un petit moment de battement, elle réalise qu’elle connait l’homme qui lui fait face, assis sur sa chaise. En effet, lorsqu’il relève la tête, sans doute alerté par le bruit de la porte, elle ne peut reconnaître qu’une figure de son passé. « Heathcliff Coleman… » Comme si dire son nom pouvait dissiper l’impression d’irréalité qui la saisit tout à coup. Dans n’importe quel dîner mondain, elle aurait su quoi dire mais le lieu de leur rencontre rendait la situation un peu plus gênante si c’était possible. « Quelle surprise… » Dit-elle pour gagner du temps et rassembler ses esprits. C’était très étrange de tomber sur lui. Cela faisait des années qu’ils ne s’étaient pas vus. Pourtant, il ne lui donnait pas l’impression d’avoir beaucoup changé. Ou bien était-ce peut-être parce qu’elle le voyait de temps à temps à la télé ? En tout cas, le revoir fait réaliser à la Clarke que sa rancœur contre lui ne s’est pas dissipée d’un iota. Une part d’elle a envie de tourner les talons sans un mot de plus tandis qu’une autre rêve de lui sortir une vacherie pour ne pas qu’il s’en tire à si bon compte. Et finalement, c’est le penchant le moins noble qui l’emporte. « Ou peut-être pas… J’imagine que tu représentes une belle aubaine financière pour un psy… Vous êtes à quelle chapitre « Je suis un pervers narcissique qui a abandonné tous ses amis » ou « J'ai envie de frapper tout ce qui bouge » ? L’attaque en guise de défense, ça par contre, elle maîtrisait sans problème.