Si cela faisait déjà plusieurs mois qu’elle se produisait plusieurs fois par semaine dans des salles de concerts, des bars et des restaurants de la “Big Apple” Néfertari avait encore beaucoup de mal à s’habituer au monde de la nuit à New-York qui était très différent de celui de Paris. Il faut dire que le new-yorkais est très différent du parisien et si les deux ont en commun le goût de la bonne musique, ils n’ont pas le même tempérament, les mêmes attentes…  Ainsi l’un des établissements où la belle brune allait se produire, prit la décision de faire venir une magicienne en première partie du spectacle afin d’attirer le plus de monde possible. Drôle de mélange, quoi qu’un tantinet perplexe, la jeune orpheline accepta cette configuration sans trop rechigner au contraire même. Là où les français étaient plus stoïques, peut-être un brin plus mélomanes, les américains eux étaient extatiques et amateurs de shows grandiloquents, alors au fond un peu de magie ne pourrait pas les dégoûter, bien au contraire.

En grande discussion avec le patron de l’établissement et l’un de ses musiciens, l’expatriée n'eut pas le temps de saluer la jeune magicienne qui fit sa première partie. Néanmoins depuis les coulisses, Néfertari observa avec beaucoup d’attention et d’admiration cette première partie. Si elles avaient deux domaines de prédilections assez différents, la belle méditerranéenne se sentit un peu ridicule par rapport aux dons de prestidigitatrice de cette illustre inconnue au visage angélique.  Mais une fois son tour arrivée, celle que les médias francophones avaient surnommé « la pharaonne de Montmartre » adressa un grand sourire à sa prédécessrice et assura comme elle avait toujours eu l’habitude de faire, en enchaînant des morceaux très jazzy aux sonorités pourtant très orientales, le tout entrecoupé de quelques hommages à la chanteuse française Dalida… des interprétations très personnelles dont la Hamama était assez fière. Finalement ce petit show mélangeant musique et magie fut un véritable succès.

Une fois sa prestation terminée, la belle brune félicita ses musiciens, échangeant rapidement avec eux puis fila dans les petites coulisses de l’établissement en espérant y retrouver la talentueuse illusionniste qui avait chauffé la salle avant qu’elle ne se mette au piano. Fort heureusement, cette dernière était encore là et en rentrant dans ce qui semblait être une loge, la jazzwomani lui adressa un immense sourire :  « Euh… Bonsoir ? J’ai… J’ai regardé ton spectacle depuis les coulisses, même de là ou j’étais j’y ai vraiment vu que du feu ! C’était exceptionnel ! Merci d’avoir mis une telle ambiance, moi c’est Néfertari, ravie de faire ta connaissance… » Dit-elle tout en tendant sa main en direction de son interlocutrice.