devil in the details
w/ @Riley Wilson — tw: //.

---

Elle est énervée Dinah, un état parfaitement normal car a lunché avec sa mère. A chaque fois, le résultat est le même. Avec des airs condescendants et des piques passives-agressives dissimulées sous des conseils faussement bienveillants, Maxine l’avait jugée et avait sapé le peu de confiance en elle qui lui restait. Et encore, Dinah ne lui avait même pas parlé de ses problèmes avec Cameron. Elle avait en fait passé le déjeuner à lui mentir à ce sujet, ce qui n’avait fait que rendre celui-ci encore plus pénible… C’est donc dans un état d’esprit passablement mauvais qu’elle franchit la clôture de sa maison, pressée de se réfugier à l’intérieur. Il allait lui falloir au moins deux bonnes heures de yoga pour se remettre. Sauf qu’elle n’arrive pas jusqu’à la porte d’entrée. Non, elle s’arrête net au milieu du jardin, son œil attiré par un détail. Un détail qui n’en est pas un. Elle regarde le spectacle, incrédule, désabusée. C’était comme si le monde entier s’était ligué contre elle… Sa colère monte d’un cran si c’est possible. Elle traverse le jardin au pas de charge, à la recherche des ouvriers paysagistes en train de travailler dans la cour. Pour son malheur à lui, elle en trouve un. Un jeune homme blond, visiblement absorbé dans sa tâche. Elle ne le connaît pas, les ouvriers habituels ne sont pas là. Encore qu’elle ne les connaît pas beaucoup d’une manière générale, d’ordinaire, c’est Cameron qui s’occupe de ces trucs là… Pour autant, elle se fiche bien de déranger le jeune paysagiste pour lui signaler l’abomination qu’elle vient de découvrir. « Hey ! Hey ! Vous là » Elle peine à attirer son attention, se demandant s’il ne porte pas des écouteurs en plus. Elle n’a aucun scrupule à insister. « Oh, je vous parle ! » Enfin, il lui semble qu’elle a réussi à attirer son attention. Le regard perplexe de l’ouvrier se pose sur elle. « Venez ici. » L’ordre est donné d’un ton autoritaire, le ton de celle qui est habituée à être obéie. Mais elle n’attend même pas qu’il s’exécute pour commencer à déverser son mécontentement. « C’est vous qui avez taillé le Magnolia de Chine ?! Enfin, je dis « taillé » mais je pourrais dire « massacré » !! » Elle pose ses mains sur ses hanches, attendant des explications.

devil in the details
w/ @Riley Wilson — tw: //.

---

« Je peux vous aider, madame ? Le jeune paysagiste notifie enfin la présence de Dinah, gardant un calme olympien face à son mécontentement. Le ton est neutre, la politesse marquée. Exactement ce qu’il faut pour désamorcer l’altercation qui se profile. Sauf qu’il reprend ensuite la parole, et même s’il continue de jouer le jeu de la civilité, quelque chose commence à sonner faux. Comme si cette dernière cachait un brin d’impertinence. Il ne se prive d’ailleurs pas de lui notifier qu’elle y va un peu fort en utilisant le mot « massacrer ». Elle hausse un sourcil incrédule. Pour qui se prenait-il à la reprendre sur sa façon de parler ?! « Massacrer me paraît être pourtant le verbe approprié. C’est un arbre très fragile… La taille d’hiver est primordiale pour que ses fleurs repoussent correctement au printemps. » Elle refuse de céder, elle veut le dernier mot et elle l’aura. Elle a bien vu la façon dont les branches de l’arbre en question ont été taillées et cela ne lui convient pas du tout. Cette contrariété est celle de trop et elle n’a pas envie que ce qui ressemble à un gamin tout juste sorti de l’université lui donne une leçon de vie lui aussi. Pourtant, le gamin en question semble posséder le même entêtement qu’elle car il insiste également, lui notifiant qu’il n’avait fait qu’appliquer une consigne qu’on lui avait demandé. L’incrédulité et le mécontentement de la Clarke augmentent alors d’un cran. « Le Magnolia de Chine ne se taille pas finement du tout. Il lui faut juste une taille d’entretien, le strict minimum. » Peut-être qu’en temps normal, la brune aurait laissé couler mais aujourd’hui, elle en était tout simplement incapable. C’était nul, ce n’était pas sur un petit jardinier qu’elle avait besoin de reprendre du pouvoir et pourtant, c’est sur lui qu’elle s’acharne, n’arrivant pas à se dire qu’elle est injuste. « Quel est votre nom ? Et qui vous a donné cette consigne ? Je vais vérifier ce que vous me dites. » Elle ne lui fait pas confiance, elle n’aime pas ceux qui se cachent derrière d’autres pour ne pas à assumer leurs bêtises. Encore que ce jeune homme a l’air sincère mais pour ce qu’elle en sait, il pourrait bien être en train de se payer de sa tête. Surtout qu’il franchit une ligne de plus, finissant par faire remarquer qu’il voulait bien comprendre son énervement si la consigne qu’il avait reçu était erronée mais qu’elle n’était pas obligée de lui parler comme ça. A ce moment là, Dinah pourrait reculer et faire le choix de la contrition mais quelque chose dans le ton tranquille et légèrement narquois de son interlocuteur la pousse à choisir la voie opposée. Elle a besoin d’exploser, et pas grand-chose de ce qu’il pourra dire ne changera ce fait. « Non mais pour qui vous prenez-vous ? Je vous parle sur le ton qui me plaît… Je n’aurai pas besoin d’exprimer mon énervement, comme vous dites, si le travail pour lequel je vous paye, était correctement fait. » Elle inspire profondément mais rien n’y fait. Elle fulmine littéralement. Alors elle continue de s’acharner, espérant que ça l’apaisera. « Et d’ailleurs comment escomptez-vous arranger cela ? Vous n’allez pas miraculeusement refaire pousser des branches. » Achève t-elle de dire d’une voix cassante.