(outfit) Les poings qui se serrent, la veine qui ressort. Tu en as marre, écoutant le monologue de ton cher paternel. Toute façon tu n’as rien d’autre à faire que l’écouter, regardant à droite et à gauche. Vociférant à l’intérieur de ton être, pourquoi tu as dit oui ? Avais-tu réellement le choix ? Non. Un piège que ta sœur et ta mère ont conçu pour qu’il puisse te parler, te remettre les pendules à l’heure. Te dire ô combien tu le déçois, que cette absence n’était pas concevable, que tu dois te reprendre en main.. des mots prévisibles, tu savais qu’il finirait par te les dire un jour. Tu as évité ces retrouvailles autant que tu pouvais, mais aujourd’hui.. aujourd’hui tu t’es fait avoir comme un bleu. Ta tenue ne lui a guère plu, mais pour ta défense, tu t’attendais à voir ta mère et ta sœur. Pas lui. Tout sauf lui. Sinon bien sûr que tu ne serais pas venu et surtout pas vêtu de la sorte, lui tendre le bâton pour te battre, merci bien. Tes iris qui partent en direction du lustre, bien trop volumineux et luxueux à ton goût. Une forte envie de sortir ton téléphone et de regarder les actualités ou appeler à l’aide. Oui mais qui ? Ta bande ? Il faudrait pour ça que tu les contactes, que tu leur dises que tu es de retour et.. pas sûr qu’ils soient heureux de te revoir. T’es parti comme un voleur, sans un au revoir, sans rien. Tout ça à cause.. tu serres les dents à nouveau. Ce repas t’exaspère au plus au point, tu pourrais toujours contacter Jackie ou Owen ? Ça permettrait de distraire ton père et toi de te carapater ailleurs. Tu souffles intérieurement, te demandant s’il n’a pas soif. Malheur et désarroi sont tes compagnons ce midi.. et l’heure qui ne tourne pas. Tout est contre toi. Pourquoi t’as eu le malheur de dire oui ? La prochaine fois, tu te méfieras de leurs intentions.. tu n’y as vu que du feu, t’as gobé leur histoire de retrouvailles dans un lieu charmant. Le country club, sainte mère de dieu que tu en as horreur. Tu souffles à nouveau, mais cette fois à haute voix, montrant que tu en as marre. Ouais si ça peut l’énerver plus rapidement, histoire qu’il finisse son café et qu’il te dise à la prochaine. L’idée de le revoir ne te traverse absolument pas l’esprit, mais si tu pouvais en finir avec ce repas.. le plus rapidement .. Les dieux ont enfin entendus tes prières :coup de fil. Il s’excuse, parle pour ne rien dire. On remet ça, ou pas que tu as envie de lui dire. Faux sourire. Tu pars en direction du vestiaire, à la recherche de ta veste. L’envie de t’échapper d’ici qui se fait plus grande de minutes en minutes. Tu ne fais pas attention où tu vas et encore moins aux gens qui t’entourent. Et là c’est le drame. «  merde. » que tu sors à la personne que tu viens de bousculer. Parce qu’elle ne pouvait pas faire attention ? Comme si tu devais voir tout ce qui se passe et que bien sur : c’est de ta faute. Et puis quoi encore ? «  dites moi que je rêve, cette journée est d’pire en pire. » que tu maugres en voyant la personne face à toi.  Ses iris que tu reconnaîtrais entre milles, cette silhouette tout aussi étonnée de tomber sur toi, ici. «  Tu peux pas faire attention ? Puis t’fous quoi ici ? » amabilité du jour : inexistante. Rien que de la voir, le sang monte, ton cœur qui bat la chamade, mais tu as ta propre façon de lui faire comprendre ton ressenti. Heureux de la voir ? Non. Enfin oui, mais non.

Une blague. Cette journée est juste une blague à tes yeux. D’abord ce repas avec ton père, cette surprise organisée par ta mère et ta sœur. Forte envie de leur hurler dessus, ‘pourquoi’ ? Pourquoi ont-elles fait ça ? Pourquoi sont-elle subjugué par cette homme ? Tu ne comprends rien. Toi tu n’es pas fasciné par ton, oh que non. Absolument pas. Pourtant vous avez ‘beaucoup’ de points en commun, le fait que tu n’aies jamais été capable d’être dans une relation stable et sérieuse. Quoique depuis quelque temps, tu as Jo. Jo elle change ta vie, elle te permet une stabilité que tu n’avais pas avant. Parce qu’avant tu préférais t’abandonner dans différents draps, bras, simplement. Sans prise de tête. Parce qu’elles étaient pas elle. Une personne que tu tentes d’oublier et cela depuis presque deux ans maintenant.. tu soupires face à cette journée d’enfer. Parce que le cauchemar ne s’arrête pas à ton père. Non. Elle est là. Le fantôme qui hante ton esprit, ton âme. Celle que tu tentes par tous les moyens d’oublié. Elle se trouve face à toi, petit air méprisant sur le visage. Elle n’est pas ravie de toi, ça tu t’y attendais. Ce n’est pas une surprise, vous avez toujours fait semblant. Parce que c’est plus simple ? Parce qu’un lien tordu vous lie, tu ne saurais l’expliquer. Tu l’aimes autant qu’elle t’insupporte. Et elle ? Tu ne préfères pas savoir, mais tu n’as jamais rêvé, cette attraction entre vous existe. Tu soupires intérieurement, perdant patience en la voyant là. Pourquoi ? Nouvelle question. Provocation qui sort de tes lèvres. Ce que tu sais faire de mieux. Ce qu’elle sait faire de mieux aussi, parce qu’elle n’a pas perdu son mordant. Ce piquant qui t’attire, qui te ramène vers elle. Tu lèves les yeux au ciel, elle te reproche de lui être rentré dedans, et puis quoi encore ? « Mais oui bien sûr, j’ai qu’ça à faire. » parce que c’est plus fort que toi, tu as besoin de lui répondre. Tu ne peux pas te taire, surtout pas face à elle. Elle te répond à nouveau et s’apprête à partir. Tu souris en la voyant faire demie-tour et revenir t’en mettre une verbalement. Jeu qui reprend. « J’croyais que tu partais ? » lui dis-tu, ton regard dans le sien. Elle ne peut s’empêcher d’enfoncer le clou, de te clouer le bec. On va pas se mentir : tu adores ça. Pas besoin de la retenir, elle revient, l’attraction du jeu. Tes lippes s’étirent. « Allez avoue jt’ai manqué. » joueur que tu es, ce n’est pas le bâton que tu lui tends, mais ta joue. Prêt à t’en prendre une, mais tu t’en moques. Tu ne pensais pas que tout reviendrait aussi vite. « Je dirais juste que tu es la goutte d’eau de cette journée foutrement merdique. » ouais tu en rajoutes aussi, c’est de sa faute. « Tu vois le soleil a beau brillé, en te voyant je sens juste l’ouragan, le bordel quoi.. un peu comme ta relation. » à croire que tu as envie de t’en prendre une.. et une belle. Envie de savoir s’ils sont toujours ensemble. Si elle est toujours attachée à ton ami.. ami que tu as délibérément ignoré. Envie de tourner la page, de recommencer sans eux. Ça t’a fait mal de laisser tes Hardy Boys, mais tu ne pouvais pas. Tu ne voulais pas. Joute verbale entre vous, comme à votre habitude. Aucun de vous ne voit cette dame sourire aux lèvres qui s’approche. « Un charmant petit couple, vous êtes ce que je recherche ! C’est parfait. » Tu fronces les sourcils, ne comprenant pas ce qu’il se passe. Pareil pour elle. Elle vous entraîne vers une pièce, ne comprenant pas ce qu’il se passe. Et là. Là c’est le drame.. pire qu’un enfer, une salle de rose vêtue, des cœurs partout.. « j’ai la gerbe » que tu sors d’un coup. Elle vous explique qu’aujourd’hui il teste des repas pour la soirée Saint Valentin et qu’apparemment il manquait un couple. Vous un couple ? Et puis quoi encore. Elle râle la Hayes, toi tu contemples cette horreur.. mon dieu cette journée est de pire en pire.