(outfit) Journée de merde. Avachis dans le canapé, tu zappes, n’ayant pas envie de faire grand-chose, tu zappes. Au boulot, ils ne te prennent pas au sérieux, juste parce que tu es jeune. Pourtant tu as fait tes preuves et t’es loin d’être idiot. Tu t’es toujours battu pour ta place, malgré le nom de ton patriarche, tu es arrivé ici par toi même. Alors ça t’agaces que l’on te prenne pas au sérieux. Aujourd’hui, comme hier, tu as fait des papiers.. barbant, dérisoire.. alors ouais ce soir tu as juste envie de rien faire… zappant les émissions, ne trouvant pas ton bonheur. Les courses ont été faites, il ne fallait pas grand-chose toute façon.. t’as eu le temps d’y passer après le boulot. Tu regardes cet appartement qui ne paye pas de mine, mais tu l’aimes bien. Tu aurais pu retrouver ton ancien chez toi, ton loft, mais non. Parce que tu lui as pas dit à ta blonde que tu avais les moyens, enfin techniquement : ton père . Ton père a les moyens et tu n’as jamais manqué de rien, mais non. Non tu n’as pas eu envie de lui dire que tu pouvais vous offrir plus grand.. depuis que tu es avec Jo, tu vis simplement. Ça te fait du bien dans le fond, tu reviens aux bases, rien de plus simple. Puis elle a quelque chose la petite blonde, assez pour te garder près d’elle sans que tu n’ailles voir ailleurs. Ce qui est étrange lorsqu’on te connaît. Toi qui aimes batifoler à droite et à gauche, qui aimes les femmes.. un peu comme ton père, grimaçant en songeant à ça. Pourtant c’est la réalité, tu as jamais été capable de te fixer, avant Jo. À croire qu’elle est différente, même si tu sais au fond de toi que tu n’es pas amoureux. Elle n’est pas elle. Le palpitant n’est pas aux aguets lorsqu’elle apparaît dans la pièce. Bien sûr que tu es attachée, elle te plaît ta blonde, mais peut-être pas suffisant.. enfin toujours est-il que tu es là aujourd’hui, avec elle. Tu tentes d’oublier le reste, ton passé par exemple. Elle surtout. Chassant cette pensée de ta tête, aussi rapidement qu’elle est arrivée. Depuis ton retour, tu redoutes l’instant où tu vas croiser son regard.. où tu seras forcément happer par elle.. Parce que c’est l’effet qu’elle te fait, qu’elle t’a toujours fait. Grimaçant de nouveau, tu zappes de mécontentement. Porte qui se claque, sourcil qui se relève, c’est rare. Très rare qu’elle rentre ainsi, en trombe et qu’elle ne vienne pas te voir. Un instant, puis deux.. rien. « Jo ? » que tu demandes, la cherchant un peu.. tu finis par te bouger du canapé, allant à s’en encontre. Pas dans la cuisine, tu y prends une petite bière pour la peine et lui en prends une. La journée a dû être pire pour elle que pour toi.. sinon elle serait venue te rejoindre dans le salon. « j’ai d’quoi d’faire sourire. » que tu dis en arrivant dans la chambre, bière à la main. « quoique j’peux te proposer mon corps.. mais j’te préviens j’suis mort ce soir. » que tu lances en rigolant, venant prendre place à ses côtés. Tu lui donnes sa bière, à tes yeux : une valeur sûre. Enfin pour toi, sourire qui apparaît sur son visage. « à cette mauvaise journée, » que tu lances en trinquant, déposant un baiser sur son front. Tu ressens le besoin d’être là pour elle, protecteur et présent. Son regard t’indique à le faire, envie de la réconforter encore et encore.. d’être là pour elle tout simplement. « so ? » lui indiquant que tu es prêt à tout écouter .. « on compare ? » parce que dans le fond tu détends toujours l’ambiance, tu sens qu’elle est déjà plus apaisé en te voyant. C’est l’effet que tu fais sur elle et ça te plaît.

Nouvelles habitudes que tu prends avec cette jolie blonde qui partage ta vie. Rien que ça, c’est nouveau pour toi. Partager ton quotidien avec quelqu’un, une autre personne que ta sœur, ta mère ou le reste de ta famille. T’as jamais partagé ton quotidien, ta vie avec tes amies et là.. Là tu as laissé entrer cette douce fleur, brisée par la vie, un je ne sais quoi dans le regard qui t’a conquis. Une histoire qui aurait dû durer une nuit et qui perdure. À l’opposé de tes habitudes, ouais Jo elle te change, mais pourtant tu sais. Tu sais au fond de toi, que tu ne ressens pas ce que tu devrais ressentir. Ce sentiment qui a habité ton être lorsque tu as croisé ce regard. Tu te voiles pas la face, tu sais qu’un jour tu la briseras la Jo a joué ce jeu dangereux, celui du parfait petit ami. Vous vivez ensemble, t’es là pour elle, fidèle dans tes actes. Toi le séducteur de ses dames, toi qui aime partager tes nuits avec différents corps, histoire de l’oublier. Là tu te plais dans les bras de ta blonde, tu aimes ces petits moments et par dessus tout : tu ne joues pas lorsque tu tentes de la réconforter. Parce que tu aimes ça, être là pour elle, la rassurer à ta manière. T’es attachée à ce petit être, tu ressens peut-être pas ce qu’il faut, mais t’es présent. Toujours pour elle, une promesse que tu t’es fait. Ne pas la bousiller, plus qu’elle ne l’est. Tu la fais rire, sourire et ça te va. Elle te résume sa journée, tu bois une gorgée. Qu’elle beau couple vous faites, insatisfait de leurs jobs. Toi tu donnerais tout pour être sur le terrain, qu’on te fasse confiance. Et elle. Eh bien d’avoir un peu de considération, pas grand-chose, mais le minimum. Tu pourrais te sentir mal à l’entendre, les termes qu’elle emploie pour désigner les riches. Tu pourrais, mais non. À tes yeux, ton père est riche, pas toi. Bon peut-être un peu, mais tes comptes en banque en ce moment.. tu n’as pas accès à tous dirons nous.. puis bon tu aimes bien la simplicité que la vie avec Jo t’offre. Doutant de sa réaction le jour où elle sera.. elle apprendra à connaître le véritable Lenny. Un sacré bordel et surtout des mensonges qui vous entourent.. ou juste une vérité inavouée. Pour l’instant, tu l’écoutes, ne sachant pas vraiment quoi dire.. parce qu’après tout, tu fais partie de ses gamins privilégiés par la vie. Bon tu rabaisses pas vraiment les gens, quoique.. dans le passé ça t’es arrivé, mais y a fort longtemps. « Ouais toujours pareil et j’ai horreur d’être un rat d’bureau. J’ai besoin de prendre l’air, mais bon d’après H. j’suis un baby » tu lèves les yeux au ciel. H ou Hogkins ton supérieur, celui qui n’a pas confiance en tes capacités. Ça t’exaspères au plus au point, mais tu maugres en silence. Un jour ta patience sera récompensé.. tu te demandes juste quand. Sourcil qui se fonce à nouveau, regard que tu poses sur elle. Là tu es perdu. « Attend ? Quoi ? Ta sœur ? »  Là tu as loupé un épisode. Elle le voit bien à ton regard et elle se rend compte aussitôt qu’elle a parlé sans réfléchir. Est-ce le début des confidences ? « Jo balance, » que tu lui lâches, avant qu’elle fasse marche arrière. Regard qui lui incite à parler, qu’elle est en zone de confiance. Tu vas rien faire, au pire l’aider ? Ouais ça peut-être une idée.. l’aider à traverser tout ce bordel, comme tu le fais depuis un moment. Pour l’instant tu es juste surpris par ses paroles, essayant d’assembler les pièces du puzzles dans ta tête.