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w/ @hasan pravesh — tw: alcool, self-harm

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Ce type-là n'avait pas prévu que le voisinage entier débarque pour faire la fête chez lui. Il sillonnait le jardin et la maison depuis que toi et Hasan étaient arrivés, à donner des instructions et à interdire formellement l'accès au jacuzzi que ses parents venaient de rénover. C'était un miracle que personne n'ait réussi à forcer son chemin dans l'eau chaude, jusqu'ici — mais tu lorgnais le bain à remous depuis que vous étiez arrivés.

Le bon moment s'était présenté lorsqu'il s'était mis à pleuvoir, et que tout le monde était rentré. Tu avais saisi l'opportunité : dans le jacuzzi, l'eau serait chaude, et la pluie ne vous gênerait pas. Tu avais entraîné Hasan à ta suite, et en quelques mouvements brefs vous aviez ôté la bâche du bain. Tu avais laissé tes chaussures, ton t-shirt et ton pantalon en-dessous pour les garder au sec. Puis, uniquement vêtu du caleçon qu'il te restait, tu avais repris ton verre de punch et tu étais entré dans l'eau déjà bouillante. Sur la terrasse, plus personne pour vous observer. Les p'tits riches avaient eu peur de se mouiller. « Ça fait un bien fou. » soupires-tu alors qu'Hasan met le pied dans l'eau à son tour. La nuit est tombée, mais les lampes extérieures éclairent assez le jardin pour que tu puisses remarquer les lignes de chair plus claires sur ses jambes, au moment où elles entrent dans l'eau. Ça te fait tiquer, mais tu as le bon sens de ne rien en laisser paraître et de ne faire aucun commentaire. Plus tard. « Et puis ? Tu m'as jamais dit comment s'était passée ta semaine. » Peut-être parce que tu n'avais pas demandé. Que vous n'aviez pas pris le temps d'en parler, avec tous les fêtards qui vous entouraient. Tu l'interrogeais maintenant. Les épaules détendues, le dos massé par les jets chauds que tu avais programmés. Votre hôte hurlerait s'il vous voyait — mais il n'y avait plus rien qu'il puisse faire, désormais.

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-- ft / @Samir Hansen
tw: alcool, drogue, automutilations.
Encore une soirée. C’était devenu son quotidien, son moyen de fuir la réalité. Le moyen de faire croire qu’il avait une vie sociale complètement dingue et qu’il s’amusait tous les soirs, profitant à fond de sa vie. La réalité, elle était bien différente. Il était ce type mal dans sa peau qui avait besoin de s’évader. Il ne venait pas vraiment pour la fête ou pour s’amuser. Il venait pour l’alcool et pour tout ce qui pouvait circuler lors de ces soirées. Il venait pour oublier, pour que sa raison se volatilise  et qu’il n’ait plus à penser à tout ce qui envahissait son esprit au quotidien. Il venait pour se faire du mal. Comportement de débauche qui implorait l’aide de n’importe qui capable de capter le message, mais jusqu’à présent, y avait pas grand monde pour comprendre. Pas grand monde pour en avoir quelque chose à faire de lui. Sentiment omniprésent depuis des années maintenant, probablement dû à la relation qu’il entretenait avec son père et qui mériterait de bonnes heures d’analyse sur le divan d’un psy, si seulement il osait franchir le seuil du cabinet d’un de ces types là. En attendant, plutôt que de suivre une thérapie – qui ne lui ferait pas de mal – il préférait continuer à boire et à se défoncer dès qu’il en avait l’occasion. Moins efficace pour aller mieux, clairement, mais plutôt agréable quand tout ça faisait effet.

L’hôte de la soirée lui, il n’avait pas l’air de s’amuser, à faire la police toutes les trente-secondes. Sans doute que ce n’était pas ici qu’elle était censée avoir lieu cette fête ou qu’il avait été dépassé par le nombre de personnes qui s’étaient invités à la fête. Il s’était mis à pleuvoir et tout le monde était parti se mettre à l’abri à l’intérieur de la maison. Hasan lui, il était resté dehors avec Samir qui était bien décidé à enfreindre l’interdit du jacuzzi. Est-ce que c’était juste le jacuzzi qui l’intéressait ou le fait qu’on lui ait explicitement dit de ne pas y aller ? Si ça n’avait été que pour l’objet en lui-même, Hasan aurait pu lui en trouver un autre, plus accessible. Y en avait à l’hôtel après tout. Y avait même une piscine couverte, fermée la nuit, mais à laquelle il pouvait avoir accès sans souci. Il n’avait pas eu le temps de proposer quoi que ce soit que Samir était déjà en caleçon prêt à rejoindre l’eau chaude. Il avait suivit le mouvement sans réfléchir le brun, oubliant les cicatrices qu’il essayait en principe de cacher, autre preuve du mal-être qu’il tentait de dissimuler. Il avait fini par rejoindre le jacuzzi à son tour. L’eau chaude si agréable, malgré la période plutôt fraîche. « C’est pas mal, ouais. » Agréable comme sensation et pour une fois, ce n’était provoquer ni par la drogue, ni par l’alcool. Il devrait passer plus de temps là-dedans, Hasan. « Pas pire qu’une autre. » Il répondit en haussant les épaules, pas décidé à prétendre qu’il adorait son job et qu’il était vraiment épanoui dedans. « La routine quoi. On bosse, on picole, on se couche et on recommence. » Rien d’extraordinaire en somme. « Et toi ? » Il demanda persuadé que la vie de Samir devait être plus intéressante que la sienne, ou au moins, un peu moins déprimante.

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w/ @hasan pravesh — tw: alcool, self-harm, mention d'adultère

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Hasan a l'air satisfait de l'eau chaude. Tu le vois dans ses yeux, à la lueur que les drôles de lumières extérieures. Tant mieux. Tu ne le connais pas depuis très longtemps, mais t'as cru constater qu'il passait plutôt ses soirées à s'enfoncer dans l'alcool et la drogue, sans trop compter. Peut-être que ce changement lui plairait. « Pas pire qu’une autre. » répond-t-il lorsque tu lui demandes comment sa semaine s'est passée. Tu sens que ses sentiments tirent plus vers le négatif que le positif, pourtant. Que ce qu'il fait n'a pas l'air de le passionner, mais qu'il l'accepte à défaut d'avoir la possibilité de s'en tirer. « La routine quoi. On bosse, on picole, on se couche et on recommence. » C'est une triste mentalité, mais elle te tire un sourire entendu. Tu comprends ça. Depuis que t'as découvert que tu t'étais tapé la copine à ton frère, les jours sont devenus fades. Se résument à des automatismes de survie, et à tenter de tout faire pour te changer les idées. Tu ne peux pas éviter Khalid : tu es revenu pour renouer. Mais votre dernière discussion, quelques jours auparavant, ne s'est pas bien passée — et tu sais que la culpabilité ne fait rien pour arranger ton humeur de chien. « Et toi ? » Tu hausses les épaules. « Plutôt merdique, pour tout avouer. » Tu décides de ne pas prendre de pincettes. De tendre des perches, pour voir si Hasan les prendrait. S'il accepterait de s'ouvrir un peu plus sur ce qui, toujours, lui donnait soif d'oublier. Sinon, tu te retirerais. Mais tu n'avais rien à perdre — et tu sentais que lui avait tout à y gagner. « J'commence à croire que j'aurais mieux fait de rester loin des Hamptons. » Tu soupires. Prends une gorgée dans ton verre. L'alcool et la chaleur te montent tranquillement à la tête. « J'envierais presque ta routine, si t'avais pas l'air aussi malheureux dans c'que tu fais. » Ta remarque s'accompagne pourtant d'un sourire, signe que tu ne veux que la paix. Un peu de taquinerie marque ta voix, et tu poursuis. « Si tu veux, j'vais bosser à ta place demain, et tu peux gérer mon père et mon frère. » Tu ricanes à l'idée. C'est stupide, et tu n'as aucune intention de la porter à exécution. Tu n'aurais même pas proposé, si tu avais su que tu parlais au frère de Kala.

Le rire passé, tu prends une nouvelle gorgée de punch et pousses un long soupir. Le jet dans ton dos te masse, et te fait un bien fou. Tu ne bougerais pour rien au monde. Malgré la pluie, malgré le frais qui te lèche le visage, les cheveux. Au moins, t'es au chaud. « Y a un truc que j'pige pas. C'est pas censé être les plus belles années de notre vie ? » T'as les sourcils froncés, et tu secoues pensivement la tête. Un peu dépassé par la pensée. Parce que, pour le moment, on s'entend pour dire que c'est pas vraiment ça.

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-- ft / @Samir Hansen
tw: alcool, drogue, automutilations.
La vie avait souvent l’air d’un calvaire, plus qu’un truc dont il profitait, ces derniers temps Hasan. Il y avait toujours eu ce truc en lui qui faisait qu’il ne voyait pas la vie en rose et la mort de sa mère n’avait fait qu’accentuer cette impression. Mais les choses avaient été plus faciles avant. Avant la prison, avant l’impression de trahison qui restait gravée dans ses chairs. Il avait choisi de sacrifier sa vie entière et le bonheur, tout juste trouver auprès d’Arlo, après des années à croire qu’il n’y avait pas le droit. Il avait sacrifié tout ça pour un ami qui semblait l’avoir rayé de sa vie à présent. Il aurait au moins mérité qu’il soit là, pendant qu’il avait été en prison. Qu’il le soit aussi quand il était sorti. Mais il s’était juste heurter à un long silence. Certains diraient que ce n’était que justice, qu’il avait fait exactement la même chose à Arlo. Mais ce n’était pas pareil. Léon, c’était son meilleur ami depuis des années et il était allé en prison pour sauver ses fesses. Ça méritait quand même d’avoir quelques nouvelles. Amour, amitié, fallait croire que c’était deux aspects de sa vie sur lequel il n’avait de cesse d’échouer. Vie sociale foirée. Réduite aux soirée et aux liens tissés trop vite et qui duraient rarement bien longtemps. Des gens de passage dans son lit, sans sa vie, mais si peu de personnes sur qui il savait qu’il pouvait compter le brun.

Peut-être que Samir faisait partie de ceux-là. Difficile à dire, ils ne se connaissaient pas beaucoup. Ils ignoraient clairement beaucoup de choses l’un sur l’autre. Mais Samir restait plus présent dans sa vie que son meilleur ami, que le gars qu’il connaissait depuis qu’il était gamin. Peut-être que ce ne serait qu’une amitié de plus qui s’évanouirait un jour ou l’autre. Il était habitué aux relations éphémères Hasan, en amour comme en amitié. Pour l’instant au moins, il avait l’impression que ça lui faisait du bien de passer du temps avec Samir, alors autant en profiter pour le temps que ça pouvait durer. Ils se comprenaient tous les deux, c’était triste dans le fond, ça voulait dire qu’ils partageaient le même point de vue sur la vie. Mais au moins, y avait un côté rassurant là-dedans. « Je comprends parfaitement ce point de vue. » Il répondit dans un léger soupire. Lui aussi, il aurait mieux fait de rester loin des Hamptons. Il aurait préféré reprendre sa vie à New-York et les projets qu’il avait eu avant d’aller en prison, mais son père en avait décidé autrement. « Crois-moi, y a rien à envier là-dedans. A part l’argent, peut-être. » Il haussa les épaules. L’argent c’était important, un moteur pour beaucoup. C’était bien d’en avoir, il ne dirait pas le contraire, mais ça ne suffisait pas à être heureux, clairement, il en était la preuve. « Tu devras gérer mon père et ma sœur, pas sûr que ce soit mieux. » Son père était un connard fini qui, pour une raison inconnue, avait toujours semblé détester son fils. Kala quant à elle, elle semblait le tolérer, c’était mieux que rien, mais moins bien que quand ils avaient été jeunes. Il soupira avant de se redresser pour attraper sa veste jetée un peu plus loin, pour prendre son paquet de clope, son briquet et se réinstaller dans le jacuzzi. La pluie allait lui rendre la vie difficile, mais il se risqua quand même à s’allumer une clope, prêt à la rallumer si ça la pluie venait à l’éteindre. Il lâcha un léger rire à le remarque du brun. « Peut-être que ça l’est et que ce sera juste de pire en pire. » Rien de bien encourageant, mais c’était la façon dont il concevait les choses le brun. C’était pas terrible aujourd’hui. Mais ce serait pire plus tard. « Tu t’imagines à quarante piges, dans le jacuzzi d’un inconnu avec un verre à la main ? » Pas lui. Il n’était pas sûr de pouvoir se projeter dans un futur où il aurait quarante ans, pas certain de vivre assez longtemps pour ça. Mais un jour la fête devrait bien s’arrêter et sans elle, il n’y aurait vraiment plus rien de bien.