i can't help but be wrong in the dark
w/ @leïa hudson — tw: aucun.

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La soirée était restée dans les limites du raisonnable. Rosie travaillait tôt le lendemain — de ce genre de réunions qui n'auraient pas supporté une gueule de bois. Ils avaient tenu la boisson à un verre de vin chacun, planifiant une soirée plus arrosée pour le lendemain. Nick était donc de retour chez lui plus tôt qu'il ne l'avait pensé.

Rosie n'habitait qu'à quelques pas de chez lui. Iris sur les talons, sans laisse mais habituée à rester le flanc presque collé contre la jambe de son maître, Nick parcourt le peu de distance qui le sépare de chez lui. Le ventre à peine plein du peu de bouffe qu'ils avaient échangé. Occupé à peser ses options, et à essayer de choisir entre un plat à commander, et les ingrédients qui traînaient dans son frigo depuis quelques jours déjà. Aurait-il seulement le courage de se mettre en cuisine maintenant ?

La question tombe soudainement en suspens lorsqu'il pousse la porte de son building. La silhouette postée dans le hall d'entrée est familière. Trop familière. Et quand elle se retourne, il la reconnaît aussitôt. Le coeur tombant dans l'estomac, les souvenirs remontant dans une vague d'émotions qu'il tenta de garder sous contrôle. Leïa.
C'est Leïa.

Il y avait des années qu'il l'avait vue pour la dernière fois. Elle n'avait pas changé, et seuls ses traits tirés par le soucis marquaient l'âge qu'elle avait pris. Et sans demander, Nick sait. Il se souvient du nom traîné dans les journaux, du scandale laissé par le nom de l'époux à Leïa. Il ne s'était pas attardé sur le sujet, ravalant la curiosité morbide qui l'aurait emporté chez la plupart des gens. Le malheur des autres l'affectait, mais il n'aurait jamais voulu se complaire de ce genre de fatalité. Tout ce qu'il savait, c'était que le mari de Leïa avait de gros ennuis. Prison avait fait partie des gros titres, mais Nick n'avait pas voulu trop s'inquiéter. Peut-être aurait-il dû, à en voir l'expression de Leïa.

« ... Leïa ? » Son prénom est tout ce qu'il trouve à articuler. L'amertume s'est estompée avec les années, mais les restes d'un coeur brisé subsistaient malgré tout. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Il comprenait le souci sur ses traits, mais pas sa présence ici. Coincée dans le vestibule, faute d'avoir le code pour envoyer l'ascenseur au bon étage. Le concierge n'était présentement pas derrière son comptoir — mais même s'il l'avait été, sûrement aurait-il refusé de laisser Leïa monter. L'endroit était sécurisé.

Aux côtés de Nick, Iris s'était arrêtée. Sentant son maître légèrement déboussolé, elle s'était assise contre sa jambe et observait le nouveau visage de ses yeux curieux. « ... Tu veux monter ? » Il proposa sans trop savoir pourquoi. Le coeur un peu tordu, l'estomac soudainement peu soucié par le vide qui le creusait. Difficile d'imaginer que Leïa était là pour un autre résident — mais peut-être était-ce le cas. Nick n'en savait rien. Nick ne savait plus. Certitudes envolées, pour ne laisser que le doute et les interrogations. Au moins, Aina était dans les Hamptons pour la semaine ; il s'éviterait des questions de ce côté-là. Mais les autres subsistaient.
Après toutes ces années, après tout ce qu'on a traversé.
Qu'est-ce que tu fais là, Leïa ?

i can't help but be wrong in the dark // @Nick Hamilton

Epuisée. La belle brune est fatiguée, lasse de voir son compte en banque dans le rouge. Enième rappelle qu'elle doit verser les dernières indemnités de retard, sinon son compte sera définitivement bloqué. Et sans doute pire. Elle sent les larmes lui monter, éprise constamment dans un étau qu'elle n'arrive pas à desserrer.
La malchance, les problèmes ne cessent de la poursuivre. Des problèmes qui ne sont pas les siens. Certes, elle les avaient acceptés, quand elle avait compris. Elle avait acceptée de se taire, accepter les cadeaux de son époux, accepter la vie plus luxueuse que ce qu'elle avait auparavant. Mais voilà que tout lui était repris, sans ménagement. Se retrouver seule, avec un test de grossesse positif. Un gros bordel, oui.

Revenir ici, c'est pas anodin. Elle avait quitté sa vie, New York, les Hamptons, la famille pour le suivre, pour tenter d'avoir mieux. Et elle sait. Elle est pas là par le plus grand des hasards, devant cet immeuble. Le froid la saisie, ne sachant pas trop comment s'y prendre. Elle fait un mauvais choix, mais elle n'en a pas réellement d'autres. A situation désespérée, action désespérée.
Elle tourne en rond, les joues et le nez rougis par le froid, elle répète, presque comme une scène qu'elle va jouer. Mais elle doute, pense même à prendre la poudre escampette. Mais là, elle sait qu'elle va finir par se retrouver à la rue. Pas assez d'argent et il l'avait prévenu le propriétaire : demain si y'a pas l'argent, l'avis de saisi sera fait.
Oui, heureusement qu'il venait de descendre, que sa voix résonne dans son dos. Elle n'aurait guère pu faire quelques pas de plus dans l'entrée de cet immeuble, bien plus sophistiqué qu'elle ne l'aurait crut.
" Salut Nick." Qu'elle lance en tournant enfin ses pupilles sur lui. Il n'a pas changé, traits toujours aussi fin, parfait. Elle avait l'impression qu'il ne vieillissait jamais. Tant mieux pour lui d'un côté.
"A dire vrai, j'en sais rien..." Elle se mord la lèvre, assez mal à l'aise et retranscrivant vraiment l'état d'esprit agar qu'elle avait.

Elle hoche de la tête, ne sachant pas trop quoi dire d'autre.
"Je..j'veux bien, si je dérange pas." Souffle-elle, se montrant pas sur son meilleure jour, avec le sourire jusqu'aux oreilles ou même rayonnante. Car elle était vraiment dans la merde et avait l'impression de se noyer. Complètement.
Elle le suit donc, ne sachant pas trop sur quoi elle allait tomber. Sur une femme, des gosses et compagnie. Il lui semblait bien avoir vue une bague, rapidement. Mais elle sait que, ce qu'elle allait demander, serait difficile et pas sur qu'il accepte, après tout. Mais coup de bol, l'appartement semble silencieux.
"C'est..woaw chez toi." Qu'elle dit, n'osant même pas garder ses chaussures, tellement.
"Tu veux que...j'les enlèvent ?" Demande-elle par politesse, en pointant ses chaussures.
"En vrai, je savais que tu habitais ici. Fin, je suis arrivé y'a pas bien longtemps, revenue dirais-je... Cela fait longtemps et j'pense que t'es la personne que je connais le plus actuellement dans cette ville..." Commence-elle, essayant d'y aller avec des pincettes.

   

i can't help but be wrong in the dark
w/ @leïa hudson — tw: aucun.

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Leïa avait l'air perdue. La lueur dans ses yeux trahissait son égarement, et son incapacité d'organiser ses pensées convenablement. Sa première réponse souligna l'état dans lequel Nick la devinait, et le souci lui perfora immédiatement l'estomac. Sensation désagréable, qu'il ne se souvenait pas avoir sentie depuis un moment. Pas pour Leïa, en tout cas. Pourtant, le souvenir était là. Des mois à s'inquiéter, à se laisser tirailler entre son amour pour elle et la souffrance qu'elle lui causait. N'y pense pas.
Vous avez grandi.

Et elle a l'air d'avoir besoin de toi.

Comme toujours, souffla la mauvaise voix de sa conscience. Mais Nick la fit taire. D'une proposition, simple mais généreuse, à laquelle Leïa s'empressa d'accepter. « Je.. j'veux bien, si je dérange pas. » Il secoua la tête pour chasser la pensée, armant ses traits d'un sourire doux mais contrôlé. Elle a besoin d'être rassuré. Et c'est ce que tu fais le mieux, n'est-ce pas ? « Pas du tout. Viens. » Ses mouvements sont automatiques, tandis qu'il déverrouille la porte principale du building, et traverse le hall d'entrée — déjà somptueux. Il enfonça le bouton de l'ascenseur, le coeur en suspens durant la brève attente. Il céda la place à Leïa, puis Iris, avant de fermer la marche. Enfonçant le bouton de l'étage, rentrant le code qui permettait aux résidents d'atteindre leurs penthouses. L'ascenseur fila et, bien vite, les portes s'ouvrir sur la demeure des Hamilton.

« C'est.. woaw chez toi. » Le sourire revint se poser sur les traits de Nick, tandis qu'il se débarrassait de son manteau pour le suspendre dans la penderie de l'entrée. « Tu veux que... j'les enlève ? » « Comme tu veux. » L'offre était sincère. Nick se débarrassa des siennes, mais il savait qu'Iris ramenaient souvent bien plus de saletés. Il l'avait dressée à s'essuyer les pattes en arrivant — geste mécanique qu'elle exécutait présentement —, mais cela n'était généralement pas suffisant. Les chaussures de Leïa ne feraient donc pas grande différence.

« En vrai, je savais que tu habitais ici. Fin, je suis arrivé y'a pas bien longtemps, revenue dirais-je... Cela fait longtemps et j'pense que t'es la personne que je connais le plus actuellement dans cette ville... » Elle hésitait. Trébuchait sur ses mots, sans savoir par quel bout prendre ce qui la tracassait. Ce que, à ne pas en douter, elle avait à lui demander. Nick réalisa que son silence ne devait pas être d'une grande aide, et il se racla la gorge sans tarder. « Tu as bien fait. » Le sourire réapparut. Doux, compréhensif. Il ne s'y attendait pas, n'était pas encore certain des sentiments que ce retour impromptu provoquaient, mais cela ne changerait rien : Leïa était en détresse. C'était bien la seule chose qui importait. « Écoute... Pourquoi tu ne t'assieds pas ? » Il ouvrit la voie, sortant du vestibule en quelques pas. La cuisine s'ouvrit à sa gauche, le salon en face. Large canapé, dans lequel elle pourrait s'installer — à moins que les tabourets au bar de la cuisine ne l'attirent davantage. « Est-ce que tu veux boire quelque chose ? » Iris se planta à côté du comptoir. Nick tendit la main pour lui donner une caresse, avant de reprendre la parole. « Voici Iris, d'ailleurs. » Interpellée par son prénom, la chienne releva ses grands yeux noirs vers son maître. Celui-ci lui donna un sourire, avant d'esquisser un mouvement du menton en direction de Leïa. « Vas-y, ma belle. » Alors qu'il se redressait pour attraper une bouteille de vin, Iris se faufila jusqu'à Leïa pour se coucher à ses pieds. Redressant les oreilles, et lui jetant un regard intrigué. Sa manière de se présenter.

Les pensées se bousculaient dans la tête de Nick, et s'arrêter au plus simple et au plus concret était, pour le moment, le meilleur moyen de ne pas se noyer. Les problèmes de Leïa ne se régleraient pas en un claquement de doigts, quels qu'ils soient. Pour le moment, elle comme lui avaient besoin de se rassembler — et quoi de mieux qu'un verre ou une assiette pour aider ? « Je n'ai pas encore mangé. Tu as faim ? » Il retroussa les manches de son pull à col roulé, soigneusement. Jetant à Leïa un regard plus curieux qu'insistant. À elle de choisir. Il lui faudrait quelque chose à se mettre dans l'estomac, quoi qu'il en soit. Deux portions étaient une mesure raisonnable pour cuisiner. Il commencerait comme ça, puis aviserait.