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La bonne, elle en était certaine. Kinsley, elle y a cru à cette nouvelle chance, à cet appartement. Les premiers mois se sont bien passés, elle a été à son affaire, elle a payé à temps son loyer puis après un certain temps, les vilaines habitudes ont repris le dessus. Ça a commencé par un petit retard de quelques jours puis quelques semaines et finalement, quelques mois jusqu’à ce qu’elle oublie tout simplement de payer son loyer. Des avis de rappel qu’elle s’est contentée de balancer sur le meuble le plus proche tandis qu’elle vagabondait à sa vie, comme Kinsley sait si bien le faire. La première lettre de rappel a été ouverte, elle a été lue dans son entièreté et c’est sa tête qui s’est fait une note mentale. Une note mentale très vite oubliée. Les autres lettres de rappel n’ont pas été ouvertes.
Alors, c’est cette expression faussement choquée qui s’installe sur ses traits lorsqu’elle rentre du boulot en découvrant ses affaires sur le trottoir. La honte, elle, qu’on peut peut-être ressentir quand une situation comme celle-là nous arrive, ne vient pas. Kinsley, elle est au-dessus de la honte, ce n’est pas un sentiment qui lui vient facilement. Elle se retrouve à la rue, de manière froide. D’une main, Kinsley prend possession d’un foulard qui ne vaut pas grand-chose puis, au loin, elle aperçoit son propriétaire (ou plutôt ancien propriétaire) et ses pas se dirigent dans sa direction. « S’il vous plaît, monsieur, je vous promets de vous payer la totalité dans les prochains jours. » Des paroles en l’air, bien entendu. Elle ne peut pas promettre une telle chose Kinsley parce que l’argent, elle ne l’a pas avec elle ni dans son compte bancaire qui se trouve dans le négatif. Elle le supplie du mieux qu’elle le peut, Kinsley parce que l’idée de retourner chez ses parents ne lui plaît pas et elle ne veut pas aller déranger Arlo. Après tout, c’est elle l’aînée, ne devrait-elle pas montrer l’exemple ? La pitié ne lui vient pas à ce propriétaire, il refuse de manière catégorique de la laisser vivre dans cet appartement et l’interrupteur interne de Kinsley change. Elle l’insulte de tous les noms. Elle fait une scène au beau milieu du trottoir, à la vue de tout le monde. Kinsley s’en moque. Comme toujours. D’un pas enragé, elle retourne à ses affaires et prend la première boîte aperçue, avec une plante et Kinsley s’en va, se faisant cette note mentale de venir récupérer ses affaires plus tard. En espérant que, cette fois, sa note mentale elle ne l’oublie pas.
Kinsley marche trop longtemps à son goût avant d’arriver à la destination. Surprise d’avoir conservé ce détail en tête. L’épicerie fine d’East Quogue. Réellement son dernier ressort à Kin. Avec la boîte en main, elle gravit les escaliers pour se retrouver face à la porte sur laquelle son poing vient toquer quelques coups puis elle patiente tout en commençant à s’impatienter du temps que ça prend avant de venir lui ouvrir la porte. C’est connu, Kinsley s’impatiente vite. « Heyyyyyyyy. » La fausse joie dans sa voix quand la porte s’ouvre sur la silhouette de son cher mari. Une erreur de Vegas. « J’ai besoin d’un endroit où dormir, je peux ? » À son aise bien trop vite, Kinsley n’attend même pas la réponse de Dexter avant d’entrer chez lui.

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La journée fut longue, très longue, plus longue qu’en temps normal et tu ne saurais pas dire exactement pourquoi.. enfin peut être que si. Tu as tenté de mettre tes soucis de côté, mais peine perdue, ça tourne en rond dans ta tête. Lizzie. Tu ne comprends pas comment elle a pu être au courant, enfin si tu sais, elle a fini par te le dire, mais ça n’empêche. Comment ? Ou alors juste que tu préfères te préoccuper des banalités plutôt que de faire face à la réalité : tu es marié. À tes yeux, c’est juste impossible, ça ne s’explique pas. Vagues souvenirs qui remontent à la surface, une blonde, des cries, de la joie, mais surtout beaucoup d’alcools. Beaucoup trop, toujours plus qu’en temps normal, surtout pour toi qui ne boit presque jamais au quotidien. Alors bien sûr que tu as fait une connerie, l’impression d’être un personnage d’une comédie ou bien d’une sitcom. Ta vie serait devenue série sans que tu sois au courant ? Apparemment. Tu souffles un bon coup et continues ton mini inventaire, ça t’occupe un peu, assez pour mettre ses préoccupations de côté. Tu ne peux pas être marié, voyons il s’agit de toi. Si tu dois être marié, tu le saurais à ta blonde, lé légendaire et unique Lizzie, celle qui porte toujours la bague que tu lui as offerte au cou. Ça t’a fait plaisir de voir ça, elle ne t’oublie pas après tout.. elle garde une partie de toi sur elle. Une partie de votre histoire, alors oui tu souris en songeant à ça. Peut-être que tout n’est pas perdu après tout, l’espoir que votre histoire reparte, redémarre. Tu as besoin de croire en ça, croire en vous. Tu ne veux pas la perdre, ça tu en es sûr, plus que sûr. Inventaire terminé, tu regardes du côté de Timon, tout a l’air en règle, ce dernier n’est pas là. Étrange, il doit sûrement être rentré chez lui pour se mater un vieux films de super héros. Tu l’envies, même si rien ne t’empêche de le faire, une idée qui germe doucement dans ta tête. Après tout, tu peux aisément te faire un film, il n’est pas tard, tu peux abandonner ta série ce soir. Changer un peu tes habitudes ne te fera pas de mal, enfin les changer de peu. Tu fermes la porte de l’épicerie, tout est en ordre, tu as vérifié trois fois. Une habitude que tu as pris en ouvrant la boutique, Min-Hyuk pense que tu es cinglé, une fois suffit amplement, mais bon tu te sens apaiser en le faisant. Trois fois c’est toujours mieux qu’une fois, toute façon tu ne cherches plus à comprendre ton cerveau. Ton petit chez toi se situant juste au dessus de l’épicerie, un nouveau fief qui ne paye pas de mine, mais qui te plaît. Toujours mieux que rien, tu te sentais pas de rester dans votre appartement après tout. Puis tu sais qu’elle a besoin d’un endroit près de son travail, à l’inverse de toi, tu te sens mieux ici. Un tour dans la salle de bain, petit brossage de dent, tu en rêvais depuis un moment. Oui, tu es routinier, vieux jeu, mais tu t’en moques. La télé en fond sonore, tu es loin de ce qui se prépare, très loin. Un coup de sonnette, puis un second, brosse à dent dans la bouche, intrigué que tu es. Tu vas pourtant ouvrir la porte, pensant qu’il s’agit soit de ton cousin, soit de ton Timon. Tu ne vois pas qui pourrait débarquer à cette heure. Une plante, c’est ce que tu vois en premier, puis une blonde et un ‘hey’ qui vient interrompre ton brossage de dent. Tu ne comprends plus rien, elle s’explique, rentre chez toi, mais toi. Toi tu essaies d’assimiler. Qui ? Que ? Quoi ? « Je, mais, pardon ? » Flash « nooooon, mais noooon, mais... » tu avances vers un siège, c’était pas un rêve alors ? Elle existe bien ? Apparemment oui puisqu’elle découvre ton appartement. Elle fait comme chez elle, « je.. mais comment tu as eu mon adresse ? Tu vas, fin vous allez bien ? » tu perds ton langage, tu ne sais plus quoi dire, quoi faire. La pièce qui vient de tomber, tu réalises en douceur, mais non. Non c’est impossible.

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Dans la merde, c’est là où elle est Kinsley — pas de manière concrète bien entendu, mais cela reste une métaphore qui s’applique plutôt bien à la situation dans laquelle Kin se trouve en ce moment. Puis faut se l’avouer, elle est beaucoup trop fière pour retourner chez ses parents et pour être honnête, ça ne lui tente pas réellement de retrouver la chambre de son enfance alors c’est sur les épaules de Dexter qu’elle s’appuie. Son cher mari. Une belle erreur de Vegas. Comme on dit, ce qui se passe à Vegas reste à Vegas, là ils appliquent bien cette phrase tous les deux parce que Kinsley, elle en a parlé à personne de ce fameux mariage, pas même à sa petite sœur, Arlo, à qui elle dit absolument tout. D’ailleurs, la bague elle reste au fond de son sac trois quart du temps. « Yep. » L’unique réponse que Kin lui offre en ce moment comme si cela allait l’aider à transformer son refus d’accepter ce qui se passe par un oui. Parce que c’est bien la réalité. Elle est là, prête à squatter son canapé une période indéterminée.
Et Kinsley, elle s’aventure un peu plus chez lui alors que ça moins de cinq minutes qu’elle est ici. La petite boîte transportée depuis son ancien appartement jusqu’ici est déposée sur le plancher ce qui lui fait penser qu’elle doit retourner chercher ses vêtements plus tard parce que hors de question, qu’elle dorme dans les vêtements qu’elle a sur le dos actuellement. « J’me rappelle vaguement t’avoir entendu mentionner ce détail d’être le propriétaire d’une supérette ou quelque chose dans ce genre-là durant la soirée alors me voilà. » Sourire en coin, c’est quand même un miraculeux qu’elle se souvienne de ce détail. « J’retiens les informations importantes, qu’est-ce que tu veux. » Cette fois, elle le regarde et peut-être sur un coup de fatigue, Kinsley se laisse tomber sur le canapé. Le premier constat est que ce n’est pas le plus confortable au monde, mais pour quelques soirs, ça fera l’affaire. Elle dit quelques soirs tout en sachant que ce sera bien plus que quelques soirs. Parce qu’ici, personne ne sait qu’elle est là. Alors, Kinsley compte bien en profiter avant qu’on la retrouve et demande de rembourser l’argent qu’elle doit. « Bah écoute, ça va plutôt bien pour une personne qui vient de se faire mettre à la rue. Mais bon, hakuna matata, j’imagine. » Qu’elle finit par répondre à sa question. Elle va bien, Kinsley et ça s’arrête là. Ce n’est pas la grande joie et Kinsley continue sa vie. Ainsi est-elle la Mansfield. Il n’y a rien qui l’arrête.
« Tu peux aussi me tutoyer. Après Vegas, j’pense qu’on a passé les formalités de politesse. » C’est bête, mais ça la dérange de se faire vouvoyer parce que ça lui donne l’impression de vieillir alors qu’elle n’est même pas dans la trentaine. Elle vient de passer le quart de siècle et Kinsley se considère encore jeune. Loin du fameux vous. Puis bon, ils ont passé une soirée tous les deux. Une soirée alcoolisée. Une soirée sans vêtements. Voilà, c’est dit et de ce fait, Dexter et elle ont dépassé ce stade de vouvoyer l’autre personne. « Toi ça va ? T’as pas l'air dans ton assiette. » Ce qui l’amuse bien.

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Ta bouche qui s’ouvre en grand, très grand digne d’un cartoon. Non. Premier mot qui te vient à l’esprit. Non c’est IMPOSSIBLE. Tout ceci est un gag, une caméra cachée, un cauchemar, voir pire un film d’horreur. Quoique non les deux s’égalent. Ça ne peut pas être vrai, elle ne peut pas être vraie, bon apparemment oui. Sauf que non. Non tu refuses que tout ceci soit vrai, que cette histoire soit réel et pourtant la petite blonde visite ton appartement, agit comme bon lui semble. Tes iris qui se posent sur sa plante, puis sur elle, ta bouche qui se referme avant que tu gobes une mouche, voir deux. Oui, non est le mot du moment, toi qui voulais passer une soirée au calme, sans nœud à la tête. Voilà que l’ouragan souffle chez toi, la tempête est là et tu es clairement pas prêt. Tu pensais que ce n’était qu’un rêve, même lorsque Lizzie t’en as parlé. Bien sûr que les flashs de cette soirée sont revenus à toi, mais non. Non, tu restes dans le dénie de te dire que ce mariage ne peut pas existe, ça ne peut pas être vrai. Tu refuses d’y croire, même si ta charmante ‘épouse’ se trouve face à toi. « Je, mais.. non » elle cause et toi, toi tu te parles à toi même. Limite tu te fais ton propre monologue, revivant la soirée, le flux d’alcool et puis.. et puis la claque mental en revoyant ta discussion à l’épicerie avec ta blonde. La seule et l’unique : Lizzie. Tout se mélange, tu te sens pas bien, il faut que tu t’assoies, mais non. Bah non, elle est là ta femme, pas la bonne, pas celle que tu désires, mais tu peux pas la virer. Parce que ce n’est pas toi et puis elle vient de te dire qu’elle est à la rue. « hein ? Pardon, mais comment ? Je .. attend. » tu essaies d’assimiler toutes les informations et puis tu vois qu’elle a l’air si .. décontracter, l’inverse de toi. Toi qui es si mal en point, inquiet, patraque et elle.. elle va bien, elle sourit, elle inspecte ton appartement et s’installe dans ton canapé. « il me faut un verre d’eau, » ta brosse à dent toujours en main, tu réalises ce que tu étais en train de faire. Te dirigeant vers la salle de bain, murmurant à toi même ‘non,non’, bah non, ça ne peut pas être réel. Tu rinces ta bouche et ranges ta brosse à dent, tu n’oublies pas tes manies même si tu as de la compagnie. En revenant dans le salon, les doigts en l’air, tu essaies de faire le point sur tout ça, « attend, si je comprends bien tout ceci, » tes mains indiquent elle et toi, tel une partie de ping-pong ou tennis, enfin une activité ou la balle rebondie. Toi pour l’heure c’est tes pensées qui rebondissent d’un côté à un autre. Tu finis par te poser, « donc, moi et toi, fin vous, non toi on a vraiment .. » le peu de couleurs qui te restaient, viennent de voler aux éclats. Ton postérieur finit par enfin se poser « c’est donc vrai.. mais.. non, » mot de la soirée, mot fard à tes yeux. Non, ça ne peut pas être vrai, « je .. désolé je manque à mes devoirs, tu veux boire quelque chose ? » parce que toi tu en as besoin, tu sais que tout à l’heure tu allais te prendre un verre d’eau, mais la brosse t’a fait dériver. « alors c’est vrai ? » que tu demandes en plantant ton regard dans le sien, mais tu ne veux pas y croire. « Tu peux me dire si c’est une caméra cachée, si c’est l’cas elle est drôlement.. » bonne, mais tu n’as pas envie de rire, à l’inverse d’elle. Alors non, tu n’étais pas prêt pour l’ouragan Kinsley.. et tu n’es pas au bout de tes surprises.

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Jusqu’à présent, ce qu’elle retient Kinsley c’est l’utilisation du mot à trois lettres, une voyelle et deux consonnes : non. Parce que depuis qu’elle a déboulé chez Dexter, par surprise, c’est tout ce qu’il semble en mesure de lui répondre ou même dire, peu importe ce qui traverse sa bouche à elle. Kinsley espère, au fond, que le choc passera bientôt parce que ça commence à lui taper un petit peu le système de l’entendre dire non. Patience limitée, vous dites ? Pas du tout. Finalement, la Mansfield décide de le laisser dans son monde et de s’aventurer davantage dans cet appartement. Mignon, coquet. Elle sera bien ici, Kinsley le sent même si son séjour est temporaire. Kinsley n’est pas difficile, il le faut comprendre, elle n’a jamais été habituée au domicile avec des serviteurs, des gouvernantes. Elle est habituée au partage d’une salle de bain entre 4 êtres humains, habitué à partager sa chambre jusqu’à ce qu’elle tourne 16 ans et qu’on lui offre le plaisir d’avoir sa propre chambre au sous-sol de la maison, à vivre avec les insectes et les araignées. Kinsley est habituée à cela et dormir sur un canapé ? Loin d’être son premier rodéo. « C’est chez toi alors fais comme chez toi. » La réponse qui se veut comique. Kinsley en rigole soi-même, pas étonnant quand on sait qu’elle est son meilleur public.
Dexter disparu dans une autre pièce, Kinsley se lève du canapé pour se laisser diriger jusqu’à la fenêtre où elle contemple les humains qui marchent à l’extérieur. Dans sa tête, Kinsley se demande si une personne normale serait retournée à la maison familiale à la place de venir chez un inconnu, rencontré une seule fois à Vegas. Avant même qu’elle ait le temps de s’offrir une réponse, ses oreilles reconnaissent la voix de Dexter qui se lève dans l’air et Kinsley se retourne, le regardant. Kinsley tente de son mieux pour le suivre dans son train de pensée, mais il la perd pour le moment et ses sourcils se lèvent puis sa tête se secoue finalement très amusée par l’expression confuse qui se trouve sur ses traits à lui. « On a vraiment couché ensemble, oui. Tu ne t’adresses pas au Pope, Dexter, tu peux prononcer le mot. » Lâche Kinsley en hochant de la tête, toujours cet air amusé au visage, ne manquant pas de tact.
Sérieux, là elle se demande pourquoi ça lui a pris autant de temps avant de faire une apparition surprise dans sa vie. « Si t’as une bière, j’veux bien. » Répond Kinsley, se chargeant de retirer son veston. Elle aussi aimerait croire à une caméra cachée, mais c’est loin d’être le cas. C’est bien la réalité. Ils ont passés une soirée arrosée à Vegas pour finalement se retrouver marié l’un à l’autre. C’est maintenant leurs réalités à tous les deux. Pour combien de temps ? Ça, c’est la question. Alors, Kinsley s’approche de lui avec cette expression qui se veut compatissante comme si elle était un médecin en train de lui annoncer le décès d’un être proche. « C’est bien vrai. Mari et femme, j’ai même la bague avec moi, tu veux la voir ? » Déclare Kinsley en le tapotant gentiment sur l’épaule, ses pas qui se dirigent doucement jusqu’à son sac où elle y fouille à la recherche de cette fameuse bague. « Écoute, je sais que ce n’est pas facile comme situation, mais j’ai vraiment nul part où aller en ce moment. » Admet-elle sans le regarder, toujours à la quête de trouver cette foutue bague. Lorsque c’est chose faite, elle brandit celle-ci dans les airs avec un cri victorieux.

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Impossible, mais vrai. Tu ne désires pas y croire, mais pourtant elle est bien là devant toi : ta femme. Pas la blonde que tu as demandé en fiançailles y a des mois déjà. Non ce n’est clairement pas la même, pas la même fougue et manière de s’exprimer. Puis elle tu la connais pas, elle se dit être ta femme, mais… bon son visage fait des apparitions dans ta mémoire. Tel des flash de cette soirée bien trop arrosé à ton goût. Décidément tu ne tiens vraiment pas l’alcool, tu aurais dû dire non à cet enterrement de vie de garçon. Tu aurais dû rester fidèle à tes principes, à ta routine, tout ceci ne serait pas arrivé. Oh que non. Les pièces du puzzle s’assimilent dans ta tête, t’es foutu que tu songes. Tu ne veux pas y croire, mais pourtant elle se tient bien devant toi et exprimes par mot claire et précis ce qui s’est passé entre vous. Pauvre brosse à dent qui patiente dans tes mains. Toi t’as rien demandé. T’as pas demandé à cet ouragan de débarquer dans ta vie. Pourtant elle est là et elle s’impatiente la blonde, elle visite ton appartement, prend ses aises, mais s’impatiente. Toi t’es juste fidèle à toi même, c’est à dire qu’il te faut un petit moment pour digérer tout ça. Tu essaies malgré tout de bredouiller des phrases, d’exprimer ton ressenti, de comprendre cette situation, aussi rocambolesque soit-elle. Tu aimerais une explication plus précise. Hélas tu vas devoir te fier à ses dires et ta mémoire embrouillée. Décidément l’alcool et toi n’êtes pas amis. Tel un robot tu avances vers le frigo, une bière. Est-ce que tu as ça ? Pas sûr. « euh… j’en ai pas, mais j’ai de la limonade maison. » l’avantage de vivre au dessus d’une épicerie qui en plus est la votre : tes produits sont de qualités et puis tu payes moins cher. Il faut bien trouver des avantages à être patron, qu’on se rassure, tu fais tes commandes pour toi. Tu ne te sers pas impunément dans l’épicerie, pas le genre de la maison. Ton verre d’eau que tu bois presque cul sec, heureusement ce n’est pas un shooter. Une soirée t’a suffit, pas une seconde, t’as besoin d’avoir les idées en place pour analyser tout ce qui se passe ce soir. Ses mots font un chemin dans ta tête. « je .. je n’ai pas l’choix de te croire, mais je pensais que tout ceci était… irréel puis .. » puis tu n’avais pas envie d’y croire. Le dénie était ton ami avant qu’elle débarque et change la donne. Tout se passait très bien pour toi et ton cerveau, aujourd’hui c’est autre chose. « il va me falloir du temps pour assimiler tout ça, mais oui. » que tu finis par répondre. Parce que t’es comme ça, trop bon, trop con comme certains diraient. « Je n’ai que le canapé à t’offrir ou alors je dors sur le canapé et toi dans la chambre. J'ai pas de seconde chambre d'amis, désolé. » la preuve en est.. tu es prêt à donner ton lit, trop gentil que tu es. Te tenant face à elle, tu essaies de te remémorer cette soirée. Tu sais au fond de toi qu’elle ne ment pas, tu te souviens de son visage, de son rire, mais le reste est flou. Parce que c’est plus facile ainsi. « par contre on est deux, ma situation est un peu compliqué en ce moment.. enfin j’ai toujours un toit sur la tête, mais sentimentalement. » pourquoi tu lui dis ça ? Bonne question. « t’as faim ? » perdu dans le flux de tes pensées, tu les laisses s’exprimer, même si c’est décousu. « et euh.. tu as besoin de rester combien d’temps ? Pas que je te mette à la porte hein, mais que je sache. » tu retrouves ta langue, mais pas sûr que soit la meilleure solution. Enfin pour toi, pas forcément pour elle. Tu te resserres un verre d’eau, histoire de faire passer la pilule. T’es marié Dexter.. et pas à la bonne blonde.. la sueur en toi demande à sortir, ainsi que la peur…

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Une grimace. Il a l’impression qu’elle a quoi, cinq ans ? De la limonade maison. Ça remonte à des années la dernière fois qu’elle en a bu et Kinsley se rappelle ce souvenir comme si cela était hier. Une journée d’été où le soleil était haut dans le ciel, où la chaleur était étouffante, elle et Arlo, assises à leur petit stand à essayer de vendre de la limonade. Assise sous la chaleur, à étouffer et le seul détail positif qu’elle en conserve, Kinsley, c’est le fait d’avoir passé la journée en compagnie de sa petite sœur. Bien avant qu’elle commence à se comporter comme cette adolescente rebelle. « Non, ça ira, merci. » Elle refuse aussi parce que cela ne changera pas quoi que ce soit, que l’alcool est plus facile à faire oublier les mésaventures d’une vie. Parce que c’est ce qu’elle désire, Kinsley, oublier le fait d’avoir été éjecter d’un appartement. De se retrouver ici, en compagnie de ce mari. En ce moment, elle a littéralement l’impression d’être plus mature que lui. Après l’utilisation des bons termes par rapport à ce qui s’est à Las Vegas, à ne pas boire de la limonade, mais une boisson d’adulte. « C’est quoi le but d’être propriétaire d’une épicerie si on n’a même pas d’alcool dans son réfrigérateur ? » Ouais, c’est plus fort que Kinsley de poser cette question. Même s’il n’aime pas boire de la bière, pour elle, c’est obligatoire d’en avoir pour les personnes qui en boivent. Mais si ses souvenirs sont corrects, il ne tient pas super bien l’alcool. « En fait, tu as le choix de ne pas me croire. Je peux ne pas être en train de dire la vérité et te mentir, c’est possible. » Qu’elle corrige parce que s’il y a un domaine dans lequel Kinsley est experte, c’est celui de mentir aux gens. Que ce soit à sa famille, à son groupe d’amis, elle peut mentir aussi facilement qu’il est de respirer. Avec les problèmes qu’elle possède, ça devient naturel, soyons honnêtes. Elle ment Kinsley, elle est douée. « Prends tout le temps qu’il te faut. Si jamais tu veux des preuves, je peux t’en fournir. » Dans une autre vie, Kinsley aurait été bonne avocate. Toujours prête avec des preuves. Pour se protéger. Pour prouver quoi que ce soit. C’est important les preuves parce que cela peut aider une cause et elle est certaine qu’il y a des photos qui existent quelque part. Dans son téléphone, par exemple. Ou même un contrat de mariage quelconque. Une preuve, il y en a ; Dexter doit simplement les trouver. Ce fameux canapé, elle l’observe, analyse son confort après s’être assise sur ce dernier. « Le canapé fera l’affaire. Tu peux conserver ta chambre, j’ai l’habitude de dormir sur le canapé. » Car ce n’est pas son premier rodéo à Kinsley dans ce département ; longue habituée de squatter le canapé d’un ami. Un moment, Kinsley est perdue ; perdue au fait qu’il lui parle de sa vie sentimentale alors que ça ne la regarde pas du tout et qu’elle s’en moque au fond. Ça ne l’intéresse pas de connaître tous les détails de sa vie ; elle n’a pas besoin de savoir ce qui se passe avec lui, que sa situation soit compliquée également. « Tu diras que je suis une cousine éloignée à cette personne avec qui ta situation sentimentale est compliquée. » Une solution, Kinsley en a toujours une. Elle refuse de la tête sa question, elle n’a pas faim. « Je ne sais pas pour être honnête. Je ne sais pas pour combien de temps, le temps que je trouve un appartement dans mes moyens ou que je retrouve ma dignité afin de demander à mes parents si je peux revenir à la maison. » La deuxième option n’est pas possible, Kinsley préfère largement ne pas les mettre au courant de sa situation actuelle. Elle préfère largement que sa dignité reste cachée jusqu’à la fin de sa vie et il est hors de question qu’elle retourne au domicile familial. Parce que ça serait admettre être un échec. « Ça peut être 1 ou 2 jours comme plus. Tu seras le premier au courant le moment où j’ai un appartement et j’te jure de me faire le plus discrète possible. » À ça, elle veut y croire. Elle qui est si bordélique en général.

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Marié. Tu es marié. Tu n’en reviens pas. Tu n’y crois pas. Tu ne sais pas quoi dire, pourtant c’est bel et bien la vérité : tu es marié. Souvenirs flous de cette nuit remontent doucement dans ta mémoire. Tu te souviens des vapeurs d’alcools, beaucoup trop d’alcools, toi qui ne tiens pas l’alcool. Voilà chose faites et en parlant d’alcool, la blonde t’en demande. Tu te sens idiot pour le coup, surtout par rapport à sa question, te raclant la gorge. « eh bien… je n’ai pas l’habitude de boire et je ne reçois pas trop de monde ici.. pour tout dire personne. » il faut dire que c’est la première fois que tu viens vivre ici de manière officiel. Y a encore quelques mois, tu vivais dans cet appartement que vous aviez choisis tous les deux. Un petit cocon d’amour qui s’est envolé, elle t’a proposé d’y rester, mais non. Parce que tu ne voyais pas l’intérêt d’y rester et puis à l’inverse d’elle, tu avais un pied à terre. Alors le bon samaritain que tu es, a laissé sa place, comme toujours tu ne sais pas dire non. Pire encore : tu ne sais pas lui dire non. C’est pour ça que tu gardes tes distances avec elle. Parce que tu respectes son choix, son envie, même si elle te manque terriblement.. sueurs froides en songeant à elle. Qu’est-ce qu’elle va dire.. qu’est-ce qu’elle va penser de tout ça. Dépassé par la situation ? Absolument. « non, non je te crois, pourquoi tu irais mentir sur ce sujet .. c’est juste que j’avais cru que.. eh bien tout ceci était éventuellement le fruit de mon imagination. » vérité qui sort de tes lippes. Oui, tu te sens débile pour le coup, on ne peut pas oublier ce genre d’événement, mais pourtant.. c’est bien le cas, bénin que tu es, tu as pensé bêtement que tout ceci n’existait pas. Ce mariage n’existait pas.. tu t’es convaincu, sauf que l’ouragan Kinsley est arrivée et tu ne peux plus y échapper. Le veux-tu ? Pour l’instant, tu ne sais pas quoi penser, juste que tu acceptes de l’aider. Parce que c’est toi. Parce que tu réagis ainsi avec presque tout le monde.. « tu es sûre ? Y a pas de soucis pour le lit, je peux aisément m’adapter au canapé, puis toute façon je commence tôt.. je ne voudrais pas te réveiller, quoique je peux faire le moindre bruit possible. » trop bon, trop con. Tu en oublies un instant que tu es chez toi, qu’elle s’invite chez toi. Non toi tu te laisses faire, parce que c’est dans ta nature. Tu es bien trop gentil pour ce monde Dexter Groening, rien n’avoir avec le psychopathe de la série. Tu as déjà bien du mal à tuer une araignée alors un être humain. Une gorgée de limonade, produit locale, tu aimes tes produits, te sentant idiot de ne pas avoir d’alcool pour elle. Réfléchissant s’il t’en reste en réserve, ce qui est moins sûr. « C’est une bonne idée, enfin pour l’instant elle ne désire pas avoir de contact avec moi.. nous sommes en ‘pause’. » que tu dis en imitant les guillemets. Pourquoi tu lui dis ça ? Tu ne sais pas, besoin d’évoquer ta situation ou juste rappelle à la réalité. Une réalité qui fait mal.. tu es dans la merde. « T’en fais pas, y a pas de soucis, je voulais juste savoir pour.. pour je ne sais pas. En tout cas si je peux t’aider… puis-je te demander comment cela se fait que tu étais expulser ? Tu n’as pas reçu de courrier ? » est-ce qu’elle va te répondre sincèrement ? Tu n’en sais rien, mais tu as envie d’en savoir un peu plus sur sa situation. « soucis parentaux ? » que tu demandes l’air de rien. Pas sûr que tu abordes le bon sujet, mais ses mots ont tintés dans ton cerveau. « au fait, tu veux que j’aille te chercher un peu d’alcool ? Je ne suis pas sûr d’en avoir en réserve, mais j’peux toujours aller voir. Si tu as besoin d’un remontant fort.. » gentil un jour, gentil toujours… elle va surtout te bouffer en un rien de temps, mais bon.. on te changera pas. Est-ce que tu réalises que tu es marié ? Oh que non...

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Les sourcils se froncent et Kinsley finit par hocher la tête, décidant de ne pas s’aventurer davantage sur ce terrain. Son choix de vie ; un choix de vie bien différent du sien si on doit le faire remarquer. « Ce n’est pas une excuse, mais d’accord. » Qu’elle murmure à voix basse, pour elle-même parce qu’elle aussi ne recevait pas beaucoup de gens lorsqu’elle avait toujours son appartement et pourtant cela ne l’empêchait pas d’avoir de l’alcool dans son réfrigérateur. Bon, oui, il y a la différence qu’elle, elle en boit et lui, lui n’en boit pas. Du moins selon ses dires parce qu’elle se rappelle vaguement l’avoir vu en consommer lorsqu’ils étaient tous les deux à Vegas. Mais ça, ce n’est pas de ses affaires. C’est juste malheureux à ses yeux. Malheureux de ne pas avoir d’alcool dans un appartement. Mais on s’égare du chemin là. « Bien d’accord avec toi, ce serait bête et tiré des cheveux d’inventer une histoire comme celle-ci… » Pourtant, Kinsley ne peut s’empêcher de se dire, dans sa tête, bien sûr, que la personne qui invente cette histoire est une personne très intelligente. Mais ce n’est pas son cas à elle ; son imagination n’est pas assez grande pour cela. « Ton imagination est beaucoup plus puissante que la mienne. » Renchérit Kinsley avec un sourire en coin. Et elle est là, à lui prouver que ce n’est pas le fruit de son imagination, que c’est bien sa réalité maintenant. Si seulement, elle était plus à ses affaires, ils ne seraient pas dans cette situation. Peut-être même qu’elle serait ici pour lui demander de signer les papiers du divorce. Sauf qu’elle n’est pas une personne à ses affaires, Kinsley — elle ne le sera peut-être jamais, toujours en constant mouvement, toujours dans les embrouilles jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
C’est mignon, sa manière de s’assurer que cela ne la dérange pas. « Oh, je t’assure que ça ne me dérange pas, je m’adapte peu importe l’endroit où je dors. Et je n’ai pas le sommeil facile, une bombe nucléaire peut exploser et il y a des chances que je ne me réveille pas du tout. » Qu’elle réplique en rigolant ; Kinsley espère que cela le réconforte. Puis elle n’a pas réellement envie de dormir dans son lit, le canapé semble plus judicieux surtout qu’elle ne compte pas être ici pour bien longtemps, juste le temps de se trouver un nouvel appartement. « Oh. » C’est tout ce qu’elle parvient à répondre face à sa situation sentimentale. Loin d’être compatissante en réalité parce que les relations sérieuses, ça n’a encore jamais existé dans sa vie. Celle avec Bart n’a jamais eu une étiquette précise. Pourtant, elle se dit qu’ici, elle pourrait lui dire je suis désolée ou n’importe quoi. Mais non, elle répond oh. Typique Kinsley. Les lèvres se pincent lorsqu’il lui pose la fameuse question : comment ça se fait que tu te sois fait expulser Kinsley ? Tu lui racontes à quel point tu n’es pas douée avec ta propre vie ? Finalement, elle secoue la tête en espérant que cela chasse la voix de sa conscience. « Problèmes personnels. » Finit-elle par conclure, restant le plus évasive possible car Kinsley n’a pas envie d’expliquer à une autre personne comment elle n’a pas fait attention aux nombreux avis, comment elle a décidé de les ignorer et de balancer son argent par les fenêtres dans l’espoir de gagner le gros lot éventuellement. Elle n’a pas envie de lui dire qu’elle doit plus d’argent qu’elle en possède. Puis elle vient de le rencontrer (ou presque) et au fond, doit-il connaître la raison ? Non, ce sont ses affaires à elle et elle seule. « Non, ne t’en fais pas pour ça. J’irais en chercher ou en boire plus tard. » Trop gentil pour ce monde vilain, elle le constate plus les minutes passent.

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Une blonde face à toi, mais pas ta blonde. Pas celle que tu aimes et qui fait battre ton coeur. Pire encore ce n’est pas la blonde que tu devais épouser. Ta vie est un méchant bordel, tu ne comprends plus rien à rien. Pour toi cette situation était irréel, elle n’existait pas.. impossible. Tu n’as pas pu épouser une autre femme que ta Lizzie.. et pourtant, la blonde face à toi te dit le contraire. Elle est bien réel Kinsley, elle et ses mots. Elle te prouve que son imagination ne serait pas aussi débordante que la tienne.. puis franchement faudrait être fou pour imaginer tout ceci. La créer encore plus, non tu n’es pas aussi doué que ça. Quelle idée tu as eu de dire oui à ton ami, tu aurais mieux fait de passer le week-end chez toi. Tes habitudes sont réconfortantes à tes yeux, elles te permettent de garder les pieds sur terre et surtout de ne pas faire de connerie. Pas comme ce week-end à Vegas, où l’alcool couler à flot. Rien qu’en y songeant, tu peux te souvenir des effluves d’alcools, enfer. Voilà pourquoi tu ne bois pas, de un parce que tu ne tiens pas l’alcool et de deux parce que tu fais des conneries. Ta première cuite, tu t’en souviens encore, tu as fini dans une fontaine, voulant recréer la pub tahiti douche. Y a fort à parier que Min a encore des photos de cet événement.. quoiqu’il était aussi frais que toi. Enfin bref, tout ça pour dire que tu ne tiens pas l’alcool, à l’inverse d’elle, qui a l’air d’en vouloir encore.. tu hausses les épaules et continues de boire ta limonade. Si elle en veut vraiment elle te le fera signaler, tu es sûr sur ça. Les mots se délient, pourtant tu en sais toujours peu sur elle. Ta femme qui n’a plus de toi sur la tête et dont tu viens de proposer ta chambre, plus rien ne va. Il faut vraiment que tu arrêtes de te laisser faire, sa réponse te rassure. « Je ne suis pas une bombe nucléaire, mais ça me rassure. Au pire tu me diras, tu déjeunes quoi le matin ? » et voilà, on te retrouve bien là, toujours à prendre soin des autres. Les faire passer en premier, toujours avant toi.. « désolé je pose trop de questions, mais comme je te disais je reçois pas grand monde et je vis presque tout seul ici.. bon ce n’est pas vraiment mon logement, c’est temporaire. » tu parles trop, pas sûr que tout ceci l’intéresse, à la vue de sa réaction sur ta situation.. tu n’as pas gagné le gros lot comme épouse avec Kinsley. Tu n’es guère mieux. « je parle trop. » petite grimace, tu te sens gêné, mais tu as besoin d’expliquer les faits. « bon tu es ma cousine, il faut que j’en sache un peu plus sur toi, non ? » pourquoi tu as besoin de dire ça ? Tu pourrais aisément dire que ta cousine passe la semaine chez toi. « Quoique Liz connaît toute ma famille, et on va pas se mentir tu ne ressembles rien à ma cousine.. » tu te grattes la tête. Quoi dire ? Très bonne question, mais tu n’as pas envie de perdre ta blonde, celle qui fait battre ton coeur. Grr ! Tu es pris entre deux chaises, tu aurais dû réfléchir à tout ça, avant de te saouler et te marier. Plus facile à dire qu’à faire. « pas de soucis, en tout cas tu es la bienvenue et si je peux t’aider, n’hésite pas. On ira chercher le reste de tes affaires demain ou tu le feras ? » trop de questions, tu vas la couler sous une tempête de question sans queue ni tête. Tu ne veux pas la perdre, ça sera con, quoique ? Pratique, tu n’aurais pas besoin d’inventer des histoires pour Liz. Tu te perds Dexter. « Je vais te chercher des couvertures. » tu pars à la recherche de nécessaire pour qu’elle puisse bien dormir. Une couverture, un oreiller, des draps et bien sûr des serviettes. « Voilà je pense que tu as un kit de survie, si tu as besoin de quoique ce soit, hésite pas à me faire une liste ou me le dire.. » trop gentil. Beaucoup trop gentil, surtout face à elle. Tu vas te faire bouffer Dexter ou pas.. l’avenir nous le dira..

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Il y a une pensée qui lui traverse l’esprit en ce moment et c’est celle-ci : le goût de la limonade ne doit pas être super agréable après s’être brossé les dents. Kinsley est partie dans ses pensées sans le vouloir et il n’y a que cette réflexion qui lui vient en tête. C’est comme boire un verre de jus d’orange après un brossage de dents avec de la pâte à la menthe, le goût est horrible. « Du café. » Répond-t-elle soudainement, très sérieuse sur ce détail. Kinsley a cessé cette habitude de prendre le petit-déjeuner depuis qu’elle n’habite plus chez ses parents. Depuis des années maintenant, elle se contente de partir le café et le boire en route jusqu’au travail. Parce que Kinsley préfère passer plus de temps au lit, gagner plus de minutes de sommeil que de prendre le temps de bien se nourrir le matin. « Non, t’inquiète. Tu peux parler autant que tu veux, je dois juste t’aviser qu’il y a des moments où je risque de ne pas t’écouter tout en te donnant l’impression de t’écouter. Contradictoire n’est-ce pas ? » Elle rigole après avoir parlé. Mais elle ne veut pas lui donner l’impression qu’il parle trop parce qu’elle aussi, parfois, peu trop parler. Elle le trouve sympathique, en réalité. Il est gentil Dexter. Un fait qui se confirme de plus en plus. « Bon d’accord, tu diras que je ne suis pas intéressée par les hommes, je ne sais pas. Tu lui diras ce que tu as envie de lui donner comme explication tant que ça ne lui donne pas une excuse de vouloir me détruire. » Ah, la jalousie parfois, elle peut donner des idées mauvaises et Kinsley n’a pas besoin de rajouter un problème sur son plateau.
« Uh non… Pas besoin. J’ai tout ce qu’il me faut dans cette boîte. » Dit-elle en pointant la boîte avec laquelle elle est arrivée ici. C’est un mensonge parce que le reste de ses affaires, elle devrait aller les chercher car Kinsley n’a pas envie de recommencer à zéro et dans cette boîte se trouve vraiment que le strict minimum. Plus ou moins. Sa plante n’est pas le strict minimum, mais un essentiel à son existence. Mais elle ment pour le préserver tout en se préservant elle-même ; elle n’a pas envie de lui faire découvrir son bordel ou quoi que ce soit en réalité.
Kinsley n’a pas le temps de répondre qu’elle le voit disparaître pour aller lui chercher des couvertures et durant cette absence, elle en profite pour s’aventurer un peu plus dans cet appartement qui sera le sien pour quelques temps. Ce n’est pas un environnement familier, ça Kinsley en a conscience, mais il fera le temps qu’il faut. Elle ne veut pas empiéter dans sa vie et espère se sortir de cette situation difficile rapidement. « Oh, merci, c’est gentil. » Qu’elle dit, légèrement surprise, se chargeant de le débarrasser de ce kit de survie. « Si jamais tu te cherches un nouvel emploi, je te conseille de considérer l’hôtellerie ou un bed and breakfast, tu fais un excellent hôte. » Ça la surprend, ce qui est peut-être bête. Dexter lui ouvre la porte et accepte de la laisser squatter ici le temps qu’il faut alors qu’il avait l’option de lui fermer la porte au nez et de lui dire non. Mais il ne le fait pas. C’est surprenant. Elle est reconnaissante. « Ah, que tu saches, je ne fais pas mon lit, je refuse de le faire. C’est non-négociable alors pardon si tu aimes voir un lit ou canapé bien fait. » Kinsley la tornade qui vient chambouler sa petite existence parfaite. Peut-être qu’il en a besoin ou peut-être qu’elle peut fournir un effort ? Oui, mais non. C’est une vilaine habitude qu’elle ne compte pas changer de sitôt. « Merci en tout cas. C’est très gentil de ta part d’accueillir une inconnue et promis, je ne suis pas là pour te tuer dans ton sommeil ou te voler. » Ses mouvements s’arrêtent et elle rigole nerveusement. « Ok, je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça, je souhaitais juste te confirmer que tu n’as pas à t’inquiéter de moi. » Elle ne sait pas si cela est plus réconfortant.