Ca fait déjà quelques jours que t'es dans le brouillard. Que tu check ton téléphone toutes les cinq minutes. Elle t'as demandé de lui laisser de l'espace, mais c'est plus fort que toi, tu n'y arrive pas. Elle te répond, souvent sèchement, mais elle te répond. Et toi, ça te suffit. T'as simplement besoin de sa présence, de ses mots pour une raison que tu ignore. T'as passé tellement d'années à ses côtés que tu ne te vois plus sans elle. T'as tellement mal par rapport à Alex que t'as peur de perdre Eden. Circonstances différentes, même douleur à tes yeux. Pourtant ce soir tu devras penser à autre chose. Ton esprit devra resté concentré, focus sur l'image que tu dois renvoyer. Un gala, une soirée mondaine, tout ce que tu déteste. Du champagne à flot, de l'hypocrisie dans tous les coins, des rires qui sonneront faux à tes oreilles. Tu aimerais fuir ce soir, Clarke, mais tu n'as pas le choix. Ta douce mère t'as presque supplié de venir et à elle, tu ne peux rien refuser. T'as enfilé ton plus beau costume, ta Rolex, et tu file déjà dans la voiture de tes parents. Pas un mot ne sort de ta bouche, pas un son, pas même un soupires, alors que durant le trajet tes opales observent la ville et ses lumières. D'ailleurs pas plus de mots ne sortiront d'entre tes lippes une fois dans le building. Soirée bondée, tintée de jazz en arrière plan, où les serveurs sont à peine regardés lorsqu'ils servent les convives. Tu lèves les yeux au ciel au moindre geste que font les autres, à la moindre parole. T'essaye pourtant de rester droit, fier pour que t'as mère n'ai pas honte de toi en public. Mais tu détestes ça. Faire semblant. Et puis soudainement, en balayant la salle, tes prunelles trouvent celle de ta petite blonde préférée. Tu reste accroché à son regard, clignes des yeux comme devant un mirage. Autour de toi, les autres applaudissent le discours de son père. Poliment, ou plutôt automatiquement, tu fais de même. Mais tes pieds avancent déjà dans la direction de Daniels. Elle t'as demandé de l'espace mais tu n'y arrives pas, Clarke. T'avances sans réfléchir, t'as besoin de la voir, besoin d'entendre de nouveau le son de sa voix. Elle t'as vu mais elle semble te fuir alors que tu poses une main sur son bras. Ce n'est pas ferme, tu ne veux pas la forcer à rester là, tu veux simplement qu'elle se tourne, qu'elle te voit, qu'elle sache que tu es bel et bien là. "Salut..." Encore une fois tu clignes des yeux, tu cherches tes mots. "Je suis content de te voir." Ca sort malgré toi, dans un sourire semi désolé. Mais c'est vrai, tu es tellement content de l'avoir devant toi, ta petite blonde. Et puis tu détaches ton regard d'elle, fourrant les mains dans tes poches pour observer la salle. "On est entourés d'une belle bande d'hypocrites... Toi non plus tu te sens pas à ta place avec cette brochette de nazes ? J'ai envie de me barrer t'imagines pas à quel point." Tu sais que ta mère t'en voudrais, comme à chaque fois, mais tu n'arrives jamais à ne pas fuir ce genre d'évènements. Tu brûles de l'intérieur à chaque seconde que tu passe entre ces murs. Doucement, tes iris se reposent sur Eden alors que tu prononces, mordillant l'intérieure de ta joue. "...T'es splendide."