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(outfit) La veille, Jackie s’était retrouvée du côté conducteur de sa voiture, se laissant diriger jusqu’à cet appartement acquis, il y a quelques années, à Southampton dans les Hamptons. Là où elle prétend avoir fait son deuil après la mort de son bébé. Cet enfant qui n’a pas eu la chance de voir la beauté du monde avant de pousser son dernier souffle. C’est son repère à Jackie, là où elle se sent sans jugement, là où elle peut se permettre de s’effondrer au sol sans qu’on vienne à sa rescousse. Parce qu’elle peut bien respirer l’image de la colombe fragile, Jackie est loin de l’être réellement au fond. Elle est juste déconnectée des sentiments qu’elle peut ressentir. Dans la noirceur, avec les étoiles pour la guider et la lumière de la lune, elle a conduit en silence jusqu’à atteindre cette forteresse.
À son arrivée, la porte verrouillée derrière elle, Jackie n’a même pas pris la peine d’allumer les lumières parce qu’elle peut retrouver son chemin même dans l’obscurité et elle s’est dirigée jusqu’à ce lit bien trop grand pour elle, bien trop froid pour elle. Un lit qu’elle ne partage plus depuis un 1 an. Un lit qui est réchauffé que d’un côté : le sien. Et Jackie, elle s’est laissé tomber sur le lit dans un profond soupir, sans prendre la peine de retirer ses vêtements et elle s’est juste laisser aller dans le confort presque réconfortant de ce lit jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Jusqu’à ce qu’elle laisse les nombreuses questions disparaître dans un nuage de fumée comme la magicienne qu’elle n’est pas en temps normal, mais qu’elle est lorsque son esprit se trouve au repos. Dans ses rêves, Jackie peut être tout ce qu’elle désire. Même être la mère qu’elle aurait dû être.
Le réveil est brutal. Le mal de tête présent comme après une soirée bien arrosée. La gorge est asséchée et les rayons du soleil lui font mal aux yeux. Le regret se fait ressentir, de ne pas avoir pris le temps de tirer les rideaux pour justement s’éviter le mal aux yeux. Le réveil est brutal au son de la sonnerie de son téléphone qui aggrave son mal de tête et Jackie se dépêche de le faire taire, en profitant, d’un seul œil ouvert, pour taper un courriel rapide mentionnant son absence au boulot aujourd’hui et demain probablement, expliquant qu’elle travaillera de la maison. Le réveil est brutal lorsqu’elle lit les courriels de sa boîte courriel. Lorsqu’un ami lui demande ce qui se passe avec Matt. Le minimum de présence requis pour gérer cette situation n’est pas présente en ce matin brutal pourtant c’est ce qui aide Jackie à se lever de son lit et à sortir de ses vêtements de la veille, à se rendre sous la douche et à se préparer pour justement se rendre jusque chez Matt. Il est encore tôt, elle en a conscience, Jackie est du genre à se réveiller avec le lever du soleil, mais Matt est au courant de cela. Il la connaît assez bien pour savoir les habitudes de la princesse.
Jackie a un mouvement de recul lorsque le vent froid vient lui fouetter le visage et c’est avec une once de regret qu’elle se dépêche à trouver une certaine chaleur dans sa voiture. Le chemin qui se fait bien en voiture, les gens qui commencent doucement à se réveiller, à se rendre au boulot tandis qu’elle, elle stationne la voiture en face de chez Matt. Le bruit de ses talons qui claquent contre le sol comme seul élément venant perturber le silence qui règne, Jackie a un deuxième mouvement de recul quand vient le temps de toquer la porte, entrouverte et pas fermée à clé. Comme dans un film d’horreur, la seule différence est que Jackie ne rencontrera pas sa mort, elle se permet d’entrer chez Matt, traversant les nombreuses pièces. « Matt ? » Qu’un simple murmure avant de l’apercevoir, là, pas très d’où elle se trouve, les pas qui se dirigent automatiquement jusqu’à lui, la main qui se demande si c’est appropriée de se déposer sur son épaule. « Matt ? Qu’est-ce qui s’est passé ? » Dans sa voix, on peut y entendre l’inquiétude.

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(outfit) Noir. Tel une pièce qui vient de se terminer, le rideau se referme. Noir complet. La salle reste bouche bée face au spectacle qui vient de se produire. Ton cœur aussi. Surpris par ses mots, par son geste, comme à chaque fois. Le ton est monté un octave plus haut. Plus fort. Plus cassant. Écho d’une peur qui la ronge sur chaque murs de cette maison. Maison bien trop grande pour vous. Maison qui ne t’appartient pas. Pourtant tu essaies d’y trouver un échappatoire, un cocon. T’en as besoin. Cette nuit se fut dans la bibliothèque. Cette nuit s’était différent, encore. Peur qui te ronge de l’intérieur. Bile qui est remonté y a quelques minutes. Mains qui vient se poser sur ton visage. Ce mot qui tourne en rond dans ta tête. Pourquoi. Tu te refais la scène, cherchant ce que tu as pu dire ou faire de mal. Rien. Rien te vient. Tu vois son visage éméchée, ses mots brisés par la colère. Une colère infondé. Persuadée que tu n’étais pas seul. Persuadée que tu caches quelque chose. Quoi ? Tu cherches encore. Une porte de sortie, sûrement, mais tu n’es pas encore prêt. Pas prêt à voir la vérité. Parce que tu as envie de croire à ses excuses, croire qu’il n’y aura pas de prochaine fois. Qu’elle va redevenir celle qui fait battre ton cœur. Celle qui brille à tes yeux. Parce que oui, tu ne vois qu’elle. Malgré son courroux, tu ne désires qu’elle. Tu retournes vers elle. Celle qui tient ton cœur prisonnier, capturé depuis ce soir d’été. Les mois sont passés, devenant des années, mais tu ressens toujours la même chose. C’est elle. C’est ce que tu essaies de lui faire comprendre à chaque crise, cette nuit encore. Tu lui as crié ses mots, elle. Juste elle. Rien. Elle n’a pas écouté ou n’a pas voulu entendre, tu ne sais pas vraiment. Tu t’es rabattu dans ta pièce lorsque les objets ont pris la place des mots, volant vers les étoiles. Des étoiles , tu en as vu lorsque ta tête a rencontré le vase. Arcade qui a saigné, pas autant que ton cœur. Les minutes se sont écoulées, puis elle a fini par claquer la porte. Enfin tu présumes, tu ne sais pas vraiment, tête toujours posé sur cette porte. Besoin de mettre de la distance. Besoin de te dire qu’elle ne pourra pas rentrer. Restant derrière cette porte froide, dans ce noir. Noir austère. Noir chagrin. Les rayons du soleil qui réchauffent doucement ton corps meurtrit, t’indiquant que le jour se lève. Signe d’espoir. Signe qu’un nouveau jour arrive. Envie de laisser cette nuit de côté. Fatigue qui se lit sur ton visage. Peur qui ronge toujours ton corps. Être qui hésite mais finit par quitter ce cocon. Besoin de retrouver la lumière, besoin de respirer. Tu fermes les yeux un instant, profitant de ce calme. De ce noir qui te faisait peur y a encore quelques heures, mais qui là.. là il commence à t’apaiser. La noirceur laisse place à l’aube. Espoir d’un jour meilleur. C’est ce que tu crois au fond de toi. Tu respires ‘correctement’, corps qui souffre de cette nuit. Corps qui est toujours debout. Tu ne cesses de te demander jusqu’à quand ? Balayant aussitôt cette pensée. Parce que tu crois qu’elle va se stopper, qu’elle ne peut pas aller jusqu’à là. Et si ? Non, tu refuses. Un bruit strident te ramène à la réalité, frissons qui parcourent ton être. Et si ? Et si elle revenait. Pourtant c’est une autre voix qui vole dans les pièces et qui parvient à tes oreilles. Une voix réconfortante. Apaisante. La boule s’essouffle, s’éloigne, revenant à ce sentiment d’apaisement. Main qui finit son chemin sur ton épaule, toi qui étais de dos, tu as pu sentir l’hésitation dans son geste. Tu hésites à te retourner, te demandant un brève instant à quoi tu ressembles ? Sûrement un zombie. Clairement. « hey, » que tu lances en te retournant doucement, tentant de garder un fin sourire sur tes lippes. Tu peux le faire. Crois-tu ? « oh rien de spéciale. » feignant la vérité, main qui vient se nicher derrière ta nuque, gêne dans ton être. C’est Jackie. Elle te connaît. Elle sait quand tu mens. Tu évites son regard. Gêné par la situation. C’est la première fois que tu es pris sur le vif. Pas le temps de réfléchir à un mensonge. Pas le temps de cacher le décor du spectacle. Réalité qui te frappe en plein fouet. « C’est rien Jack, j’te jure. Une dispute. » parce que tu n’arrives pas à l’avouer, à le dire à voix haute. Dureté des actes, mais aussi des mots. Pourtant tu ne peux éviter son regard bien longtemps, ainsi que ses mots..

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Jackie le ressent autour d’elle, en elle, que ça ne va pas. L’ambiance est off à la maison, le silence qui règne est révélateur et la scène qui se défile sous ses prunelles bleutées est, elle aussi, révélatrice. Une personne ordinaire serait retournée à sa voiture, préférant ne pas se mêler de ce qui ne la regarde pas, la tête enfouie dans le sable, bien profond. Pourtant, ce n’est pas sa nature à Jackie et peut-être que ce n’est judicieux comme choix, mais elle ne recule pas, elle ne tourne pas les talons en direction de sa voiture afin de retrouver son appartement. C’est tout le contraire qui se déroule, ses pas s’avancent un peu plus en direction de ce coin sombre, où Jackie voit une silhouette, la reconnaissant de loin. Il y a sa main qui hésite un peu avant de se déposer sur son épaule.
Puis le visage qui se durcit l’espace d’une seconde avant de s’adoucir, se forçant à ne pas le prendre dans ses bras. Jackie lui offre l’espace qu’il mérite alors qu’au fond, Jackie sait que son sang est en train de se chauffer à l’intérieur. « Je sais que tu mens quand tu évites de me regarder dans les yeux. » Du genre à ne jamais passer par quatre chemins, à ne pas mâcher la vérité lorsqu’elle se dévoile devant soi. Du genre à dire ce qu’il est et elle sait que Matt ne va pas bien. Qu’il essaie de la préserver d’un mal quelconque ; ce que Jackie n’apprécie pas. Pas après toutes ces années, pas après tout ce temps, pas avec toute l’histoire qui les lient. Il n’y a pas de cachotteries dans cette amitié, il n’y en a pas tout tout simplement.
Et il y a le mouvement de recul quand, à travers la mince lumière, elle constate la fatigue qui accapare ses traits entiers. « Comment est-ce que tu peux dire que ce n’est rien ? Ce n’est pas une dispute ordinaire, Matt. Il y a quelque chose qui cloche en ce moment. » Là, à cet instant, la colombe ne peut s’empêcher de pointer les dégâts pas très loin d’où ils se trouvent tous les deux. Elle ne peut pas s’empêcher en sachant que ce n’est peut-être pas la chose à faire dans cette situation. « Si c’est si ordinaire pourquoi est-ce que tu ne m’expliques pas ton arcade hein ? » Qu’elle murmure avec ce ton de voix qui se désire doux et protecteur, avec ces mots avec qui ne se veulent pas accusateur, mais bienveillant. Parce que Jackie s’inquiète de Matt, c’est plus fort qu’elle ; le contraire n’est pas possible pour Jackie. « C’est elle qui t’a fait ça ? C’est la première fois ? » Des questions et encore des questions. C’est plus fort que Jackie alors qu’en vérité, elle sait très bien que ce n’est pas ce qu’elle est censée faire dans ces moments. Qu’elle ne peut pas l’étouffer avec une centaine de questions. Les paupières se ferment un moment et Jackie sent sa tête se secouer de droite à gauche. Au bout d’une bonne minute, les paupières s’ouvrent et regardent Matt. « Ne répond pas, on va s’occuper de ton arcade. » Qu’elle lâche soudainement en se permettant de s’approcher de lui et de le prendre par le bras, en direction de la cuisine, doucement, sans pouvoir s’empêcher de regarder les dégâts ici et là, le frisson qui parcoure son échine. Avec toute la tendresse qu’elle possède, Jackie se charge de mouiller un torchon qu’elle dépose lentement sur son arcade. Il lui en parlera lorsqu’il sera prêt, qu’elle se dit mentalement, n’omettant pas cette encéphale qui se brise à l’intérieur de sa cage thoracique parce que ce n’est pas une situation qu’elle souhaite à qui que ce soit. Encore moins à Matt.

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La gêne se ressent partout en toi, tu n’étais pas prêt à voir quelqu’un débarquer ici.. surtout pas elle. Parce que Jackie ce n’est pas n’importe qui, c’est la seule à percevoir dans ton âme. Ta gorge qui se racle, oseras-tu continuer sur ce chemin ? Lui mentir ? À nouveau ? Parce qu’en temps normal tu y arrives, tu feins que tout va bien au quotidien. Tu fais croire que ton monde est intacte, mais en vérité.. la vérité est autre. Elle est à deux doigts de tout découvrir et tu as honte. Honte de cette situation, en plus de la gêne. C’est bien la première fois que tu ressens cela.. une première dans votre relation. Tu bredouilles des mots, voyant bien son inquiétude, Jack elle te connaît, elle sait quand tu mens ou pas. Tu essaies de la rassurer, de lui dire que tout va bien, mensonge. Toi même tu n’y crois pas. Après tout, tu ne mens complètement, il s’est bien passé une dispute.. juste une dispute. Une dispute qui n’a rien d’habituel pour certaines personnes.. une dispute qui te fait frissonner encore.. une dispute qui laisse des marques et pas que sur ton corps. Tes mots ne passent pas, elle ne te croit pas. C’était à prévoir. Tu ne sais plus quoi dire, ta gorge qui se sèche, tes iris qui passent cette pièce au crible. Tout est contre toi Matt.. ton regard qui se plonge dans celui de Jack. Tu n’y échapperas pas. Plus maintenant. Aurais-tu le cran de dire la vérité ? De dire ce qui se passe ici à voix haute ? Jusqu’ici tout est resté dans ta tête, loin des regards des autres.. Jack elle continue, avec ses questions, pointant la vérité du bout de ses doigts. Tout t’échappe, hors de contrôle face à cette situation. Aucuns mensonges n’arrivent sur le bout de ta langue. Tu sais que tu devrais dire quelque chose, mais tu n’y arrives pas. Rien ne vient .. tout reste stoïque dans ta tête, ainsi que dans ta bouche. Tu sais que c’est à toi de dire, d’exprimer ce qui se passe.. ta bouche qui s’ouvre, tu essaies de formuler quelque chose, mais aucun son ne vient .. est-ce là la fin ? Et sans rien dire, sa douce main t’emmène vers la salle de bain. Te soigner qu’elle te propose. La douceur dans son regard te fait du bien.. douceur dans ses gestes, tu retrouves ta Jack. Essayant de retrouver tes mots par la même occasion. Tu souffles intérieurement, tu as un peu de temps pour préparer ton discours. Assis face à elle sur le rebord de la baignoire, la blonde ne dit rien. Le silence n’est pas gênant, au contraire elle te rassure. Tu essaies de reprendre confiance en toi. Confiance en vous. « C’est pas c’que tu crois Jack.. » que tu lances.. début de la conversation.. début d’une annonce ? Auras-tu le cran de dire la vérité ? « elle a pas fait exprès. » tu essaies de la convaincre elle ou toi ? Tu ne sais pas vraiment.. un peu des deux. « Je .. ça va aller Jack. » mensonge, la trouille hurle au fond de toi pour demander de l’aide. Elle hurle de tout déballer, de dire à Jack ce qui se passe ici et surtout de la peur que tu as ressenti aujourd’hui. La peur qui t’habite lorsqu’elle rentre en furie, qu’elle est possédée par la jalousie. « tu venais pourquoi ? » lui demandes-tu, essayant de changer de sujet, tu sais que ça ne prendra pas, mais au moins tu auras essayé.. elle t’apaise Jack, elle te rassure en même temps.. ça te fait du bien qu’elle soit là. Tu te sens protéger et surtout l’impression que rien ne peut arriver. Pas maintenant. Pas là.

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Sa posture est droite, les bras croisés sous sa poitrine, Jackie patiente. Un peu plus et elle commence à taper du pied. L’état de la pièce ne lui plaît, le regard de Matt non plus, mais surtout ce qu’elle voit dans ses prunelles lui brise le cœur. Jackie a cet instinct protecteur à son égard, ce besoin de le protéger peu importe ce qui se passe dans sa vie à l’heure actuelle, peu importe ce qui se passe à l’intérieur, peu importe l’immensité de l’ouragan qu’il a en lui. Elle peut comprendre les disputes où les assiettes volent, elle peut comprendre les vases, les miroirs fracassés, elle ne peut pas comprendre l’arcade ensanglantée. Et de cette arcade, Jackie essaie de s’en occuper, loin de son champ d’expertise, mais elle fait au mieux, avec cet espoir au fond, que Matt lui parle, se confie à elle. Les secrets n’existent pas entre eux, c’est comme ça. Ou peut-être que si, justement, les secrets existent et qu’elle a été trop aveugle par sa propre douleur pour le réaliser.
« Et qu’est-ce que je pense exactement ? » Il y a le sourcil arqué et le ton est presque trop autoritaire à son goût. Il lui cache une information et Jackie le sait. Elle le sent dans tout son être. Quelque chose est arrivé ici qu’il lui camoufle pour une raison inconnue. Peut-être pour ne pas l’impliquer, peut-être pour éviter qu’elle s’enflamme encore plus. Mais Jackie, elle s’inquiète de Matt, elle refuse d’accepter ce qu’il lui dit, elle refuse de se laisser en plan et ne pas obtenir la vérité. « Qu’est-ce que tu veux dire elle n’a pas exprès ? Il n’y a rien d’intentionnel ici. » Jackie ne veut pas explicitement dire ce qu’elle pense préférant largement que Matt lui parle honnêtement parce qu’elle sait, après toutes les années partagés, quand il lui ment, quand il ne parle pas avec honnêteté et qu’il essaie de lui camoufler quelque chose. Ou plutôt qu’il essaie de protéger une personne qu’il aime, se disant qu’un jour, tout sera différent.
Jackie tente de conserver son froid et elle réussit plutôt bien considérant le fait que cela concerne l’un de ses meilleurs amis. Si ce n’est pas son meilleur ami. Mais elle le fait afin de ne pas l’alerter davantage pour ne pas lui faire encore plus peur. Jackie se déplace dans cette pièce comme si la maison lui appartenait, les tiroirs qui s’ouvrent et se referment lorsqu’elle trouve exactement ce dont elle était à la recherche. « Ne change pas le sujet d’accord ? Tu sais que ça ne fonctionne pas avec moi. » S’il ne veut pas lui en parler, Jackie respecte cette décision, mais elle aimerait simplement qu’il cesse de lui dire que tout va bien alors que rien ne va en ce moment. Qu’il lui ment, mais surtout qu’il se ment à lui-même. Qu’il fait comme elle, en conservant toute cette douleur en lui. « Tu n’as pas besoin de parler, tu peux simplement hocher de la tête. » L’attention de Jackie est focalisée sur sa blessure, il va survivre, c’est son diagnostic. Son cœur lui ? Il va prendre un certain temps avant de se cicatriser correctement. « C’est elle qui t’a fait mal ? » Jackie lui redemande cette question ignorée, incertaine de savoir si c’est le chemin à emprunter, mais il est trop tard pour Jackie de reculer. La question est posée.