happy families are all alike
every unhappy family
is unhappy in its own way
@sena kang @jaejun kang @sejun kang
(outfit)
⸻
il a voulu déterrer ce qui subsiste encore, de la terre sous les ongles, du sang sur les mains. gratter le fond pour y trouver un reste, une miette de famille.
coeur fébrile dans une cuisine trop vaste.

pas habile cuisinier, pour se complaire simplement dans des mets trop sucrés, il a préféré la sûreté d’une commande feignante. des plats d’un pays natal fuit, il a sélectionné la carte, sans que le goût ne puisse jalouser la cuisine de seoul.

entreprise réfléchie pour rappeler la maison, un instant où rien n’aurait pu être corrompu encore. un repas de famille comme il en existe tant.
la triste histoire est que rien n’a jamais été pur, le foyer débordant déjà de son aura putride avant leur naissance.

malédiction, bénédiction. ils ne sont que le fruit d’un esprit vieillard qui veut réduire le monde en cendres.
quand bien même, il veut essayer, une démarche sensible pour troquer le vide. combler des conversations hagardes par de nouveaux souvenirs. doigts fébriles quand il dépose une vaisselle immaculée.

on lui a prié de l’aider, de le faire pour lui. ce n’est pas votre travail. il n’a fait que sourire à une employée souffrante, apeurée de se voir congédier. sensation idiote aux creux d’un estomac vide, l’embarras au creux des côtes, il n’a fait que s’en défaire d’un signe de la main.
malpolitesse ancrée dans une paume qui veut juste essayer. prouver que tout n’est pas poussière dans une existence souillée.

il est l’heure, à fait passer le mot. les plats fument devant sa mine fermée. ils n’oublieront pas, du moins pas sena, non elle ne l’oubliera pas, elle ne l’a jamais fait. il l’espère, serre les dents, des glaciers qui croquent une phalange.

le sang qu’ils partagent ne le lient d’avantage que des étrangers, il ne blâmera personne d’autre ce soir car il est bien là pour expier.

- bon sang, qu’est-ce qu’ils foutent.

coup d’œil furtif vers une aiguille trop rapide. pupilles qui toisent un reflet dans une vitre miroir. il se redresse, se raccrochant à un souvenir ridicule d’une enfance tâchée, un soir où les rires avaient peuplé un château poison.

happy families are all alike
every unhappy family
is unhappy in its own way
@seongjun kang @jaejun kang @sejun kang
(( outfit )) ⸸ (( playlist ))
⸻
les phalanges qui se perdent sur l'épiderme - tentent de la faire rester. y a des jérémiades qu'accompagnent le toucher - des mais je t'aime jetés à l'abandon et des promesses bordées de larmes salées. l'esprit de sena a déjà passé le pas de la porte, se retrouve au loin. — c'est mieux si on est reste là. qu'elle lâche déjà rhabillée - le regard d'tourné vers le téléphone. un message de seongjun mentionnant un dîner. et merde. elle l'entend même plus, sena. alors qu'il se rhabille en vitesse, essaye de bloquer la porte d'entrée. y a cette répugnance de tout sentiment trop vrai qui lui fait se demander ce qu'elle a bien pu lui trouver. cold-hearted bitch qu'on dit d'elle si facilement - sena qu'a dû apprendre à pas s'attacher. pour les protéger eux - de son grand-père. pour se protéger elle - de les voir souffrir.

le suv s'arrête devant la porte d'entrée et sena en sort une clope à la main. le cylindre se loge entre ses pulpes et elle aspire, aspire, aspire - l'étincelle qui menace de la cramer. le mégot se retrouve abandonné dans le cendrier qu'elle a caché derrière un bonzaï à côté de la porte - sena qui s'est jamais demandé qui est-ce qui le vide tous les jours s'il est si bien caché.
y a les odeurs de là-bas qu'emplissent ses narines - une vague de chaleur qui part du palpitant, se répand jusqu'à chaque extrémité. et puis y a cette anxiété qui s'accroche au myocarde - le ventre vide qui crie jamais famine. sena qui se prépare pour la scène - son meilleur jeu d'actrice qu'elle va devoir proposer. — oppa? de crié depuis le hall d'entrée. y a ses jimmy choo qu'elle laisse à la porte pour enfiler une paire de chaussons - les habitudes coréennes qu'elle arrive pas à lâcher. la salle à manger qu'elle trouve presque vide - y a seongjun qui fait les cent pas près de la fenêtre et un festin de préparé. — y a personne? le regard qui se tourne vers les chaises vides - vers la fumée qui se dissipe au dessus de ces mets qui devraient la faire saliver. si j'avais su, je serais restée pour un quickie. qu'elle se force à pas prononcer. et la boule au ventre qu'elle arrive pas à faire passer - l'œsophage qui restera fermé.

happy families are all alike
every unhappy family
is unhappy in its own way
@seongjun kang @jaejun kang @sejun kang
(( outfit ))
⸻
l'horloge a tourné. tu t'es senti incapable de rentrer. comment, comment faire pour expliquer tout ça. expliquer l'heure, expliquer le bouquet, expliquer ta tenue qui semble soudainement si décontractée. d'apparence seulement. parce que ce n'est qu'une cravate en moins. ce n'est qu'un bouton en moins. un soupir t'échappe.

idiot.

voilà 20 heures passées et voilà que tu ne pourras plus passer inaperçu dans le large hall de la villa. tu soupires lourdement, tu dois bien rentrer. ça ne sert à rien de continuer. tu secoues la tête de gauche à droite. foutu repas de famille.

quelle idée encore, ça.
un repas de famille.
t'as la tronche d'un gars qui a envie d'un repas de famille ? un soupir s'échappe de tes lèvres, tu glisses une main dans tes cheveux et tu restes planté devant la porte d'entrée de longues secondes.

seonjun, sena, sejun.
les repas de famille, ce n'est pas ce que vous faites habituellement.
les repas de famille, ce n'est pas pour vous.
est-ce que tu réussiras à manger assez pour n'inquiéter peronne ? un soupir s'échappe de tes lèvres, tu soupires lourdement et tu secoues la tête de gauche à droite. tu franchis finalement la porte d'entrée, tu glisses tes doigts dans tes cheveux.

c'est ce bouquet de roses entre les doigts que tu entres dans la villa trop couteuse. un souffle s'échappe de tes lèvres. tu abandonnes tes chaussures dans l'entrée, tu t'avances quelques mètres. et si tu te dépêchais jusqu'à ta chambre, ils n'y verraient que du feu, n'est ce pas ?
mais tu n'as pas de vases.
tu n'as rien pour ces fleurs. et tu ne voudrais pas qu'elles fanent. elles ne le méritent pas.

tu t'avances le plus naturellement possible dans la pièce. l'odeur de nourriture te donne la nausée. hyung. noona. tu te contentes de saluer en tirant un récipient assez grand pour le bouquet. tu le remplis d'eau, les lèvres légèrement pincées, concentré sur ta tâche.

happy families are all alike
every unhappy family
is unhappy in its own way
@sena kang @jaejun kang @sejun kang
(outfit)
⸻
- oppa ?

palpitant qui s’agite. voix pommade qu’est celle de sa sœur. ça résonne dans sa tête et rétabli le peu d’espoir qu’il a fondé ce soir. lippes qui s’étirent dès que ses pupilles réceptionnent sa silhouette. c’est lui qui s’approche pour glisser une main chaude sur son épaule. elle est bien frêle sena, il le constate avec amertume.

- non, mais au moins t’es là, dans le pire des cas, ce sera un tête à tête.

le dehors se fait soudain séduisant. s’enfuir encore pour ne pas prendre le risque d’être délaissé. mais il tiendra bon, il le veut. c’est son âme qui lui crie de ne pas lâcher. il pense à s’asseoir mais c’est le bruit de la grande porte qui lui fait tourner la tête.
jaejun, boutons écarlates entre les mains. vision lunaire d’une combinaison contraire. bien qu’il ne connaisse pas tant les habitudes florales d’un frère qu’il a ignoré longtemps. l’idée qu’il ait eu envie d’acheter des fleurs pour l’occasion lui effleure l’esprit. mais le contact établi ne laisse transpirer qu’une aversion à sa sommation de ce soir.

- salut, jaejun.

demi-sourire sur les lèvres, ces fleurs ne sont pas les siennes. il s’abstient la remarque qui se presse sur ses lèvres. car il voit la mine d’une sœur prête à tirer sur une corde qui semble sensible. bien. il ne manque que sejun.
silhouette sombre qui s’insinue dans la pièce. ils sont au complet. seongjun qui a prévu un évènement dont il ne maitrise pas la suite. parce que rien n’aurait pu être simple. famille brisée autour d’un repas d’entente factice. l’air désabusé de son jeune frère le fait soudain pouffer. brique laiteuse qui disparait vite.

- pas de panique, c’est juste qu’on ne s’est pas retrouvés tous les quatre en même temps depuis longtemps et que je voulais y remédier.

il rompt l’espace pour glisser une main dans son dos. pour le rassurer, pour subtiliser un peu de normalité à cette tension saboteuse.

- j’espère que vous avez faim. tout ce que je sais faire c’est des pâtisserie alors faute de mieux j’ai commandé un peu de tout.

mensonge. il a tenté de se souvenir. mémoire protectrice qui lui fait omettre même les plus tendres. mais il ne remémore que les mets favoris de sena. eux-même peut-être obsolètes. pour n’avoir jamais pris le temps de connaitre ceux de ses frères. il abandonne la pression sur le dos de sejun, tire une chaise bruyante pour s’y installer.
déglutition presque sèche, il présente un masque sourire. espérant que le visage des siens s’en fasse mimes.

happy families are all alike
every unhappy family
is unhappy in its own way
@seongjun kang @jaejun kang @sejun kang
(( outfit )) ⸸ (( playlist ))
⸻
la main de seongjun se dépose sur son épaule et y a le cœur qui fait un bond. la chaleur de sa paume qui réchauffe la peau tendue au dessus des os - au bord de la rupture. elle esquisse un sourire, sena - évite de lui dire qu'elle pourrait pas survivre à un tête à tête. impossible de se fondre dans la masse quand on est qu'deux. elle a vu la mâchoire d'son grand frère se contracter quand il l'a touché - ce dégoût d'son corps fragile, d'sa carcasse trop creuse. elle s'met à chercher une porte de sortie, sena. dire qu'elle a pas faim. qu'elle a déjà mangé. qu'la nourriture coréenne lui donne l'mal du pays - lui coupe l'appétit. l'fil d'ses pensées qui se retrouve brisé par le claquement de la porte d'entrée - le bruit de chaussures délaissées dans le hall. et jaejun qu'apparait un bouquet à la main - une oxymore à forme humaine. y a la beauté des roses carmines qui jure avec le teint d'ivoire de son petit frère. détonne avec les océans d'indigo qui s'étendent sous ses yeux - qu'il tente de cacher avec une couche de maquillage. mais sena la connait trop bien cette teinte de bleu - l'épiderme qui tend jusqu'au violacé. — c'est pour qui ? qu'elle dit simplement - la musique dans sa voix trahit la malice qui se cache derrière ses mots. de l'incompréhension de ce tableau - jaejun, un bouquet de fleurs à la main. tout aussi inconcevable que la présence de sena aux obsèques du vieillard. elle sera en train de voler haut, très haut, dans une suite privée à las vegas - des traces de poudre sur les meubles et des corps à l'abandon.

son attention se tourne immédiatement vers sejun - l'instinct qui prend le dessus. un sourire vient orner ses pulpes quand elle voit ses traits se déformer sous l'embarras. y a l'envie de retorquer qu'ils l'ont jamais vraiment été - tous les quatre. que même quand ils habitaient sous l'même toit, le grand-père trouvait toujours un moyen de s'interposer entre eux - d'les séparer pour mieux régner. c'est à la suite d'ses dernières paroles que sena pince ses lèvres - à l'idée d'devoir jouer la comédie toute une soirée. d'son estomac qu'elle sent déjà rejeter tout ce qu'elle lui ferait ingérer - de la cuvette au-dessus de laquelle elle va convulser. mais y a un sourire faussé qui se pose sur ses pulpes - un léger tremblement qui s'empare d'sa lèvre inférieure. — t'as commandé dans un restaurant ? le chef va cracher dans ton café demain matin. un rictus tire à la commissure de ses lèvres - l'humour pour détourner des problèmes. de ce festin qui s'étend sous ses yeux - lui donne la nausée. putain. ça va être une longue soirée.

happy families are all alike
every unhappy family
is unhappy in its own way
@seongjun kang @jaejun kang @sejun kang
(( outfit ))
⸻
comment faire ? comment justifier ce bouquet entre tes doigts ? il ne passera pas inaperçu, c'est certain. tu retiens un léger soupir et tu secoues la tête de gauche à droite en t'enfonçant dans le hall de la villa. tu glisses une main dans ta nuque avant de traverser la cuisine en saluant tes deux aînés. tu fais mine de rien, observes sena du coin de l'oeil à ses mots. par pour toi, en tout cas. tu te contentes de répondre en récupérant de quoi plonger les roses dans l'eau. tu t'en occupes en écoutant la conversation d'une oreille.

tu secoues la tête de gauche à droite.
seongjun qui a commandé parce que vous n'êtes pas souvent ensemble. ouais t'as raison. ça remonte à quand la dernière fois qu'on a mangés tous ensemble ? je sais pas trop, je dirais genre, dix ans. tu siffles sans lancer un regard à ton frère aîné.
pourquoi est-ce qu'il agit comme ça ?
pourquoi est-ce qu'il veut tout réparer alors qu'il est le fautif ?

un soupir t'échappe lentement.
j'ai pas faim. tu te contentes d'ajouter en récupérant le vase avec un léger souffle. tu t'éloignes simplement en glissant tes doigts dans tes cheveux, te dirigeant simplement jusque ta chambre pour déposer ton sac et les fleurs dans ta chambre. tu déposes le vase sur ton bureau. tu quittes également ton costume de la journée pour pouvoir enfiler un pantalon plus confortable, noir. tu attrapes aussi un pull que tu enfiles rapidement. tu soupires lentement et tu redescends à la cuisine. pourquoi, pourquoi tu fais des efforts ?
tu traînes pourtant des pieds jusqu'à l'entrée de la pièce, et tu t'appuies contre le mur. un souffle t'échappe.

notre petite famille réunit, qu'est-ce que c'est touchant. tu siffles lentement en observant ta fratrie. tu secoues distraitement la tête de gauche à droite, un soupir s'échappe de tes lippes. pourquoi continuer d'essayer ? vous êtes voués à ne pas vous entendre. vos quatre présences dans la même pièce ... ça relève du miracle.
tu tires une des chaises entourant cette table vide, et tu t'y affales dans un long souffle, tes mains croisées contre ton torse en posant ton regard sur seongjun. puis sur sena. tu fermes les yeux un instant, ton regard s'égarant finalement sur ton plus jeune frère. sejun te manque parfois. tes aînés aussi. mais tu ne sais pas comment te rapprocher d'eux.

happy families are all alike
every unhappy family
is unhappy in its own way
@sena kang @jaejun kang @sejun kang
(outfit)
⸻
y’a ses gestes qui se veulent doux. pour rattraper l’affection qui leur reste, corps qui se repoussent sans le vouloir. soudain curieux de savoir d’où viennent les fleurs écarlates. les mots qui suivent suivent le rejet habituel. angoisse constante dans sa poitrine mais ses lippes d’étirent encore.

- je vais passer le petit-dej ici pour les prochaines semaines dans ce cas.

douleur sur ces traits qu’il force. douleur dans sa poitrine quand il accueille la remarque de jaejun. il sait, il sait, il lui a répété. c’est lui qui le déteste plus que les autres. ce nombre qu’il ressasse à chaque rencontre.

bon sang, il sait. lui aussi a compté.
a vu le temps passer.

pendant un court instant, il a envie de tout envoyer en l’air. de fracasser la vaisselle blanche sur le carrelage trop propre. métaphore choisie pour famille brisée. mâchoire qui se contracte devant insolence habituelle. il voit sena, prêt à bondir, il toise sejun qui semble si petit au milieu de leurs querelles.

- jaejun, c’est justement l’occasion de changer ça. je veux pas que la prochaine fois ce soit dans dix ans.

il tente de ne pas être trop sec. mais le tremblement de sa voix trahi son malaise. poison qui paralyse le flegme qu’il a voulu inventer.

jaejun peste mais prends place malgré tout. actes témoins d’une envie qu’il ne sait avouer. et même s’il en a conscience, grimace quand il s’installe. les genoux qui craquent, les nerfs aussi. quand comprendras-tu que ma peine est miroir à la tienne ?

mais il y a sejun, astre solaire dans la pénombre de leurs voix acerbes. ça ramène un peu de paix dans son palpitant broussaille. il ne demande pas son reste pour se servir, glissant quelques mandus de son côté. il a simplement tout pris. puisqu’il ne sait plus, puisqu’il ne les connait pas.

- ça pourrait être cool de sortir, c’est une bonne idée sejun, ça vous dit ?

machinalement, le visage qui se tourne vers sena. il sait plus ce qu’il cherche vraiment. du réconfort, un soutien même faiblard.

ou sortir, juste sortir d’ici.
parce qu’ici plus rien ne respire.

happy families are all alike
every unhappy family
is unhappy in its own way
@seongjun kang @jaejun kang @sejun kang
(( outfit )) ⸸ (( playlist ))
⸻
un petit sourire narquois s'empare des pulpes de sena - l'insolence d'son petit frère qui lui fait serrer les poings. y a que la présence de sejun qui la fait retenir le flot d'insultes colorées qui lui parsèment les papilles. que la peur d'le voir se fissurer devant ses yeux qui calme les ardeurs. mais elle est au bord de la rupture, sena. prête à se défaire d'cette bienséance forcée pour un simulacre familial risible. — pas faim non plus. j'ai mangé avant d'venir. le mensonge qu'est produit si facilement - sûrement trop.

c'est vers sejun que son attention s'tourne quand jaejun quitte la pièce. ses bras qui s'enroulent autour de ses larges épaules - poupée de cire si fragile dans les bras de son petit frère. deux secondes. juste assez pour l'enlacer sans qu'la carcasse frêle se brise sous l'étreinte. ses mains se posent sur les joues de sejun et c'est un vrai sourire qu'habite ses lèvres. elle voit déjà le regard inquiet de son petit frère qui cherche des secrets dans chacun de ses traits. — t'as passé une bonne journée ? question qu'elle ne pose qu'à lui.

elle lève les yeux au ciel quand elle entend le sarcasme galvaniser l'atmosphère - se détache de sejun pour que son exaspération le contamine pas. c'est en face de jaejun qu'elle va s'asseoir, sena - son menton qui se pose dans la paume et la tête qui se penche sur le côté pour l'observer. — est-ce que papi chéri connait la personne qui t'offre des fleurs ? elle hausse les sourcils pour accompagner le sourire joueur qui se balade sur ses pulpes. le chien d'attaque qui lâche pas sa proie. — je propose qu'on invite la nouvelle conquête de jaejun. qu'on rencontre celle qu'essaie d'hériter de la fortune. ses omoplates viennent se plaquer contre le dos de la chaise - ses yeux ne quittent pas les traits de jaejun qu'elle adore voir se contracter sous l'agacement. — ou celui. on t'accepte comme tu es, petit frère. la mélodie de sa voix qui trahit la malice - le besoin de briser cet armistice asphyxiant dans lequel le vieillard les a forcé à vivre.

happy families are all alike
every unhappy family
is unhappy in its own way
@seongjun kang @jaejun kang @sejun kang
(( outfit ))
⸻
la tension s'abat sur tes épaules. comme à chaque fois que tu te retrouves dans cette maison. comme à chaque fois que tu te retrouves avec tes deux frères et ta sœur. vous quatre. seuls. dans la même pièce. tu te pinces les lèvres, tu t'éloignes sans rien dire pour déposer les fleurs dans ta chambre. après tout, c'est à toi que swann a décidé d'offrir ces fleurs. un soupir s'échappe de tes lèvres, et tu as bien du mal à retourner à la cuisine rejoindre le reste de ta fratrie.
est-ce que tu es vraiment obligé ?

sans doute, oui.
c'est un premier pas de la part de seongjun, tu devrais faire des efforts, toi aussi. mais tu ne peux pas t'en empêcher, la colère est sourde dans tes veines et tu lui en veux toujours autant. c'est à cause de lui, tout ce qui t'arrives, n'est-ce pas ? s'il n'avait pas décidé de partir ... un souffle t'échappe, et tu te contentes d'enfoncer ton corps maigre dans une assiette pendant que sejun propose de sortir. tu arques un sourcil. tu te contentes de rester silencieux. quelle merveilleuse idée. tu glisses une main dans tes cheveux et tu soupires tout bas.

et sena s'installe face à toi. tu fronces un peu les sourcils en l'observant. tu croises tes bras contre ton torse. l'agacement prend rapidement place sur ton visage aux mots de sena. tu te crois drôle ? tu demandes en l'observant de haut en bas, restant de marbre quand elle sous entend que tu pourrais avoir une conquête. masculine.
je suis ravi de te savoir ouverte à la discussion. tu siffles dans un faux sourire amical. t'en fais pas sena. je comprends ton besoin de jouer les grandes sœurs aimantes. tu ajoutes d'une voix calme, ton regard se plongeant dans le tiens. c'est promis, je viendrais te voir quand j'aurais besoin de conseils pour écarter les cuisses. tu ajoutes en levant les yeux au ciel, agacé par tout ces faux semblants. pourquoi faire semblant de vous aimer ?
pourquoi continuer d'essayer ?

tu tournes la tête vers sejun, l'observant quelques instants et, oh. tu aimerais pouvoir le prendre dans tes bras et lui promettre que tu vas faire des efforts. mais ... tu en es incapable, n'est-ce pas ? une autre fois sejun. j'ai encore beaucoup de travail à terminer. tu souffles face à ton cadet. tu ne veux pas t'infliger une sortie avec le reste de la fratrie.
tu ne peux t'empêcher de glisser un regard à seongjun. et tu retiens le soupir qui menace de t'échapper. toute cette nourriture te donne la nausée. je t'aiderais demain pour ta dissertation, si tu veux. et tu essayes. tu essayes un minuscule pas vers ce petit frère que tu as perdu il y a des années déjà, en même temps que vous avez été abandonnés par votre aîné.

happy families are all alike
every unhappy family
is unhappy in its own way
@sena kang @jaejun kang @sejun kang
(outfit)
⸻
plus rien n’a de goût dans sa bouche.
bien trop amère pour profiter d’un réconfort passager. tout n’est que cendres. comme un condamné, un puni. accusant du mieux les réponses acerbes, les crocs apparents d’un frère qui lui en veut, le regard plein de secret d’une sœur qui pense bien mentir.

- vous savez quoi, ça m’a coupé l’appétit.

il regrette immédiatement de s’avouer aussi vite vaincu. mais le manque de volonté ambiant l’écrase trop fort. difficile de résister à l’appel de l’abandon quand on est si doué en la matière. il repousse son assiette d’un geste las. espoir vain d’avoir imaginé des retrouvailles confiantes. doigts cramés par l’ambition, pupille attentive quand de nouveaux couteaux sont tirés.
tranchant qui s’échange, perce la peau de sena et jaejun, ils se menacent comme des ennemis. nouveau soupir, regard qui s’alarme.

- jaejun !

il s’en rends pas compte. une main qui claque sur la table. tolérance faible pour les paroles crues. réalisation amère de ce qu’il a laissé s’installer. combat sans merci qui dégouline d’hémoglobine.

- tu fais bien ce que tu veux, personne ne te juge ici. par contre évite de parler comme ça à sena.

double-standard maladroit quand il est lui-même témoin de l’attaque. des remarques acides qui n’aideront rien. pupilles qui toisent sena comme avant.

- pourquoi vous vous attaquez comme ça ? c’est habituel ce genre de paroles entre vous ?

réelle question qui se perds dans l’écho de leurs querelles. il tente tout pour ne pas mimer un père de famille aigri. rongé par sa perte de contrôle. sans y parvenir vraiment.

pourtant il voit la douceur quand tout se tourne vers sejun. refus de l’un. il essaie d’arracher jaejun à l’étreinte poison de celui qui le contrôle comme un pantin. il y parviendra, il s’y accrochera quoiqu’il en coûte. doigts blancs sur son épaule.
la proposition de sortie est accueillie comme une bénédiction. tout pour fuir l’endroit.

- c’est sur quoi ton devoir, sejun ?

tentative pour combler le désarroi apparent du petit frère. lui bien la seul paix à cette table. changer de sujet. arrêter les mots de trop.

happy families are all alike
every unhappy family
is unhappy in its own way
@seongjun kang @jaejun kang @sejun kang
(( outfit )) ⸸ (( playlist ))
⸻
elle aurait pas pu demander mieux. aurait jamais pu espérer quelque chose de plus délicieux que d'voir le parfait petit héritier faire tomber le masque. il savait trop bien cacher les crocs derrière un sourire fallacieux - même technique que sena maîtrisait à la perfection. ils auraient peut-être pu être proches, eux deux - dans une réalité parallèle où le grand-père les avait pas ruinés. ça la fait sourire, sena - les tentatives modiques d'son petit frère de lui faire du mal. elle avait déjà entendu bien pire, la poupée à la cire fracturée. c'est venu d'la bouche de maman très tôt. les tu vaux rien. j'voulais un garçon. sois plus comme jaejun. vas-t-en sena j'veux pas te voir. les fissures qui sont devenues gouffres béants. et les insultes de plus en plus venimeuses. hésites pas surtout, j'pourrais t'apprendre des trucs. elle en avait pas honte, sena. d'aimer le sexe. d'prendre son pied. c'est ce qu'on lui demandait d'faire parce qu'elle aimait ça qui lui donnait envie d'gerber - les insinuations perfides du grand-père qui s'veut l'maquereau d'sa propre petite fille. ça t'ferait du bien de prendre ton pied. tu serais sûrement moins coincé après. elle lui envoie l'même sourire qu'il avait si allégrement affiché sur son visage quelques secondes auparavant. elle a envie d'dire qu'elle s'en fout de choquer ses deux autres frères - qu'elle s'en veut pas d'avoir dit ça devant sejun, qu'elle regrette pas qu'il ait été là pour observer le venin se déverser de ses pulpes. mais elle pouvait pas s'en empêcher, sena. d'arracher la carotide à coup d'crocs acérés quand on tentait d'lui faire du mal.

elle se lève péniblement - les muscles devenus atrophiés par l'manque de nutriments. y a ses phalanges qui viennent agripper le dos d'la chaise quand un vertige menace de la faire s'écrouler - elle sent déjà les perles de sueur dévaler le long d'sa colonne. elle ignore les mots d'son grand-frère - ceux qui tentent d'apaiser la situation, de déchiffrer l'animosité qui gangrène leur relation. ses yeux s'posent sur sejun et elle a envie d'hurler - le froncement de sourcils qu'elle se maudit d'avoir créé. tout ce que tu veux sejun. y a d'la douceur dans sa voix qui tente de cacher ce qu'elle pense vraiment - qu'elle aurait besoin de trainées de poudreuse pour survivre à une soirée en famille, qu'elle avait pas la force d'garder les faux-semblants. je ferai n'importe quoi pour toi sejun. qui se lit sur ses traits. elle a jamais rien pu lui refuser, à son petit frère adoré.

happy families are all alike
every unhappy family
is unhappy in its own way
@seongjun kang @sena kang @sejun kang
(( outfit ))
⸻
c'est le chaos.
il n'y a pas d'autre mot pour vous décrire, tous les quatre.
cavaliers de l'apocalypse. incapable de vous entendre même pour des sujets aussi simple. un repas de famille qui tourne à la catastrophe : ça ne t'étonne sincèrement pas.
et entre tout ça, entre tes disputes avec sena et ta rancœur envers seongjun. sejun, sejun que tu aimerais prendre dans tes bras pour lui murmurer que tout ira bien, que tout va finir par s'arranger. est-ce que ce serait en mensonge que de le lui dire ? certainement.

sortir ?
tu n'en as pas envie.
pas avec elle, pas avec lui.
avec sejun ? toujours.
mais pas le reste de cette fratrie désunie.
mais comment le dire ?

tes mots tranchants, destinés à cette aînée avec laquelle tu n'as rien en commun. (du moins, c'est ce que tu crois. révulsion pourtant commune pour la nourriture.) et la voix du premier né qui résonne à son tour. la main qui claque sur la table te fait à peine cligner des yeux. sourcils froncés, quand tu poses ton regard sur seongjun. sinon quoi ? tu m'envoies dans ma chambre en me privant de repas ? ta langue claque contre ton palais.
sujet de discussion brillamment évité. tu fais bien ce que tu veux.
taisez-vous, par pitié.
arrête d'insinuer quoi que ce soit.
ta tête tourne.
question qui franchit les lèvres de seongjun, ricanement sur les tiennes, parce que c'est si évidemment, qu'sena et toi vous êtes incapable de vous entendre l'un avec l'autre. tu ne bouges pas, toujours enfoncé dans ta chaise, pas le moins du monde impressionné par ton frère aîné.

pourquoi ? j'en sais rien ? faut dire qu'elle a jamais fait d'efforts hein. regarde là, bouffée par la jalousie d'rien avoir entre les jambes. tu marmonnes. c'est pour ça que tu les écartes autant, sena ? tu questionnes en haussant les épaules l'air de rien. tu hausses les épaules, ton regard passant de ton aîné à ton aînée.
et les mots de cette dernière. ton regard glacé porté sur sa silhouette. tu restes imperturbable. m'apprendre des trucs ? genre comment chopper une ist en une seule étape ? tu attaques, tu mords parce que c'est ta seule manière de te défendre. ce n'est que comme ça que tu sais rester à la surface. c'est presque mignon. mais j'ai pas besoin d'toi. tu craches presque à ses insinuation. oh, si seulement elle savait.

qui arrives-tu encore à duper ?
regard porté sur cette silhouette désincarnée. et elle, qui trompe-t-elle ? tu fronces un peu les sourcils à cet instant ou tout semble vaciller. puis l'regard posé sur seongjun. c'est à s'demander s'il compte faire la morale à tout le monde ou juste gâcher un peu plus ta soirée.

il te semble si loin, cet instant passé avec swann. tu soupires tout bas, regard porté sur le plus jeune. ton seul petit frère, celui avec qui tu gâches tout, pour ne pas changer. tu veux - tu veux tout faire pour lui.
mais c'est au-dessus de tes forces.
et rien ne parvient à franchir la barrière de tes lèvres. ni des mots, ni même l'amour que tu peux lui porter. tu te contentes de fermer les yeux un instant, les épaules lourdes et douloureuses.

happy families are all alike
every unhappy family
is unhappy in its own way
@sena kang @jaejun kang @sejun kang
(outfit)
⸻
les veines de ses tempes qui pulsent. le palpitant haineux qui réveille un émoi qu’il déteste. ça suinte la patience qui s’étiole, le regard se fait nuit et le corps plus raide.
que répondre quand personne ne semble faire écho à ses paroles ? que contenir quand le sarcasme ne fait que stopper la course d’un amas hasardeux d’idées salvatrices ?

il abandonne. regard déçu du plus jeune. il contemple sa défaite, il ne sait pas faire.
lui le grand, porteur de malédiction. gangrène constante qui a déjà rongé leurs membres tremblants.

il se tait seongjun, contemple comme un damné ce monde qui se détruit devant lui. pourtant, il comprends que tout n’est déjà que ruines.
il croit secourir des naufragés en maquillant des épaves déjà trop mousseuses.
pensées qui s’emmêlent, bouche bée devant le vacarme des paroles acides. il a mal en contemplant ce dont il aurait dû être responsable. témoin déchu, puni par le destin de constater le meurtre qui souille encore sa main. hémoglobine fictive qui réchauffe une paume serrée.

les nerfs brillants, il se lève soudain. la chaise crisse sur le sol marbré. il se tient debout, regard noir vers jaejun et sena. goût amer dans la bouche, dégout irrépressible pour ce qu’il a créé. parce qu’il le sait.
aurait-il seulement supporté, il aurait demeuré le seul aux humeurs poisons.

- ça vous arracherait la gueule de faire un effort ? j’ai pas demandé grand-chose c’est déjà trop ?!

voix qui s’élève, trop forte, violence dans la main à en foutre le repas factice au sol. il se retient, passe une main dans sa tignasse emmêlée.
seongjun pas encore assez sage, pour dompter la rage de jaejun, apaiser le feu de sena, faire taire les angoisses de sejun.

le dernier qui parle enfin, ce frère à qui il tente d’arracher des mots.
rien n’est venu et il parle enfin quand tout devient trop fort.
paroles poignards.

- je suis désolé sejun. c’est ma faute, c'était une mauvaise idée.

colère qui s’échappe. tristesse qui se loge dans un poitrail déjà trop meurtri. il hésite un instant à s’en aller. à fuir, comme il sait si bien le faire.
mais il reste, pas qui refusent cette fois de tout abandonner.